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24/01/2009

Carmen pour rire

 Avez-vous déjà assisté à une répétition de Carmen ? Non ? Le metteur en scène l’interdit. Le chef d’orchestre ne veut pas. La diva n’autorise personne dans la salle. Eh oui ! l’Opéra se méfie des amateurs… Mais vous avez une chance inouïe avec Ô Carmen, Olivier Martin-Salvan, accompagné d’Aurélien Richard au piano, vous révèle tout, du cheminement de la création et des incidents de parcours. Vous allez suivre chaque interprète, chaque musicien, chaque technicien, depuis les auditions, jusqu’à la phrase finale.

Avec Anne Reulet-Simon comme dramaturge, Nicolas Vial a dirigé un comédien Protée et un musicien orchestre. Et quelle activité ! Sur le plateau nu : le piano, un banc et un tabouret ! Et pourtant Olivier Martin-Salvan ouvre toutes les portes : « cric », dit-il à la manière de Philippe Caubère. Et sa verve vous promène de la loge du concierge à la grande scène, des coulisses aux loges, des trappes à l’atelier de costume, de l’opéra aux différents domiciles des interprètes. Et je ne parle pas du décor imaginé par le génial metteur en scène, qui transforme Séville en fête foraine, les contrebandiers en forains, les cigarières en fabricantes de barbe à papa, et les taureaux en chevaux de bois… Escamillo proteste, les autres se soumettent. Don José tombe du mur d’escalade et laisse la place à sa doublure qui errait dans les sous-sols du bâtiment. Escamillo impose son tempo au chef d’orchestre.

Cette revue cocasse n’épargne ni les revendications des techniciens qui crient : « grève ! », ni les lois syndicales : « deux heures et demie pour les enfants », ni les doutes des artistes, ni les certitudes du maestro. Olivier Martin-Salvan allie le sens de l’observation à un esprit critique sans amertume, et, de plus, il chante. Toutes les voix : Michaëla, Carmen,  Don José, la Garde montante, Escamillo, ils sont tous sur la scène ! Même la critique spécialisée. Le piano, sous les doigts d’Aurélien Richard, roule dans les graves, s’égaille dans la légèreté, suggère des intensités. Carmen revisitée n'est plus un drame, mais une chronique pour rire.

Cet opéra appelé modestement « clownesque » est un miracle de burlesque…

Ne le manquez pas.

 

 

 

Ô Carmen

Théâtre du Rond-Point à 18 h 30

Jusqu’au 28 février

01 44 95 98 21

21:39 Écrit par Dadumas dans culture, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, opéra, carmen |  Facebook | |  Imprimer

13/12/2008

Un bijou

La comédie est musicale, et les quatre interprètes : Camille Turlot (qui a aussi écrit le livret et les paroles), Isabellle Turschwell (qui interprète trois rôles), Nathalie Macé (deux rôles), et Virginie Bracq ( quatre rôles), ont des voix magnifiques, non déformées par de quelconques micros.

C'est authentique, plein d'humour, de légèreté et en même temps profond comme une psychanalyse...

Un vrai bijou ! Mais attention ! ça se termine dimanche 14, pas une seconde à perdre, pour dire "Oui" à Epouse-moi !

 

Epouse-moi ! de Camille Turlot et Eric Szerman

Théâtre 12 Maurice Ravel

 01 44 75 60 31

bientôt en tournée

 

19/11/2008

Délivrez-nous de la souffrance

 Clémence (Anna de Broca) veille sa cadette, Claire (Nicole Estrabeau) qu’une perfusion nourrit. Claire est tombée en coma après l’enterrement de leur père. Christine (Agathe Alexis), la sœur aînée vient la relayer. Elles parlent de « la faute » de Claire, qui a fait l'injection létale afin d'abréger les souffrances morales du vieil homme qui supportait mal sa dégradation physique.

Claire avait-elle le droit d’euthanasier le père ? N’en a –t-elle pas culpabilisé ? Clémence aurait voulu qu’on la consulte, et, par amour, partager l’acte avec Claire. Christine est opposée à l’euthanasie active. Elle choisira l’euthanasie passive pour délivrer Claire d’une vie végétative. Mais Claire n’ayant exprimé aucune volonté, en avait-elle le droit ? Et son acte ne s’apparente-t-il pas à un « meurtre par omission » ?

Jean-Pierre Klein, l’auteur, montre bien l’ambiguïté des attitudes, à la limite de l’hypocrisie, pour Christine qui se détourne du corps souffrant au moment des derniers spasmes. Les comédiennes assument avec authenticité des personnages douloureux et réalistes que Philippe Adrien a mis en scène avec un grand souci de sobriété et d’efficacité.

La représentation est suivie de débats. Une occasion de réfléchir et de confronter ses propres réflexions sur la mort de ses proches, et la sienne…

 

Jeudi 20, Patrice van Eersel, journaliste auteur de Se réapproprier la mort.

Lundi 24, Michel Maffesoli, professeur de sociologie à la Sorbonne

Jeudi 27, Didier Dumas, psychanalyste freudien.

Lundi 1er décembre, Dominique Desmichelle, psychanalyste jungien.

Jeudi 4, Christian Phéline, neurochirurgien spécialiste des comas.

 

 

Meurtre par omission de Jean-Pierre Klein

 

Depuis le 12 novembre et jusqu'au 10 décembre

Théâtre de l’Atalante

01 46 06 11 90

17:37 Écrit par Dadumas dans culture, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, euthanasie |  Facebook | |  Imprimer