09/10/2016
Profitez du provisoire !
Si vous êtes de ceux qui, comme moi, ne manquez jamais sa chronique sur France Inter le vendredi matin à 8 h 56, courez vite au théâtre du Rond-Point ! Il y chante des chansons souvent ironiques, mais toujours tendres, avec des musiciens épatants. Antoine Sahler, pianiste est aussi au clavier et trompette, Sophie Allour, saxophone, flûte et clavier, en alternance avec Lisa Cat-Berro ou Tullia Morand. Muriel Gastebois est à la batterie, vibraphone et percussions, Amos Mah joue du violoncelle, de la contrebasse ou de la guitare !
Que de talents réunis pour une soirée que l’amie Juliette a mise en scène.
Chaque chanson raconte une histoire, un moment de la vie, un rêve inassouvi, des désillusions, et de l’espoir toujours recommencé !
Il rend hommage aux grands du music-hall, Montand que le pianiste lui interdit d’imiter, Brel qui s’impose et Trenet qui s’invite. Mais il y a aussi dans la musette de François Morel des inspirations tragiques qui rappellent Jean-Claude Grumberg l’inconsolable, des réflexions pareilles à celles de Francis Blanche l’iconoclaste, et du velouté de crooner dans des accents à la Serge Lama.
La vie est courte et… provisoire, profitez de ses bons moments quand ils se présentent, François Morel vous les offre.
La Vie (titre provisoire)
Un concert de François Morel et Antoine Sahler
Mise en scène de Juliette
Jusqu’au 6 novembre, 21 h
Théâtre du Rond-Point
01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr
11:31 Écrit par Dadumas dans Blog, cabaret, culture, humour, Musique, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre du rond-point, music-hall, françois morel | Facebook | | Imprimer
07/10/2016
Une investigation psychologique
On nous avait prévenus : The Civilians (Investigate theater, New York) parlent de la mort. Et les âmes sensibles de s’abstenir. Elles ont eu tort. Irene Lucio et Dan Domingues, nous ont démythifié la terrible camarde. The undertaking (L'Entreprise) n'est pas un voyage en enfer, mais une investigation psychologique.
Dans un décor clair - gris trianon un peu bleuté – (lumières de Thomas Dunn, scénographie de Marsha Ginsber) - les deux comédiens s’interrogent sur l’angoisse des hommes devant la mort, et tels des personnages de comédie américaine analysent nos comportements.
Nous sommes plus proches des questionnements pleins d'humour de Woody Allen et Israel Horovitz que des visions épouvantables de George A. Romero. Et les murs blancs moirés d’argent, pouvant aussi servir d’écran, les images de l’Orphée de Cocteau donnent au thème de la mort une poésie surréaliste qui scande chacune des scènes de l’investigation. Le spectacle s'inscrit, pour nous, comme un magnifique et émouvant hommage au poète disparu dont les images nous bouleversent toujours...
Le temps d’écrire notre enthousiasme pour ce spectacle, et déjà, c’est fini. Mais les échanges Paris/New York continuent.
Renseignez-vous et n’hésitez plus !
The Undertaking texte et mise en scène de Steve Cosson
Du 5 au 8 octobre
Théâtre de la Ville
Theatredelaville-paris.com
Jusqu’au 16 octobre.
15:07 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre de ville, steve cosson, bam, emmanuel demarcy-motta | Facebook | | Imprimer
06/10/2016
L'homme qui aimait la nature
Pour construire leur personnage, les grandes comédiennes ne se contentent jamais ce qui est écrit pour leur rôle. Ainsi, pour interpréter à la Comédie-Française, la revêche Madame Lepic dans Poil de Carotte, Catherine Sauval partit à la découverte de Jules Renard en lisant le Journal qu’il tint jusqu’à ses derniers jours. Elle s’enthousiasma pour cet écrivain lucide et pessimiste, qui doute de tout et d’abord de lui-même, et raconte avec tendresse et ironie les heurs et malheurs de ceux qu’il côtoie.
Elle a choisi quelques passages du Journal, y a mêlé quelques pages des Histoires naturelles et des Bucoliques et le tout est devenu un spectacle Jules Renard, l’homme qui voulait être un arbre qu’elle joue avec une lumineuse présence et que Philippe Lagrue a mis en scène. Dans l’espace scénique, rien ou presque : une table à écrire, une chaise, un tabouret, un chapeau d’où elle tire quelques aphorismes de l’auteur, elle est la conteuse qui évoque Jules Renard, et transmet sa parole. Et c’est sublime.
Elle est cette voix mélancolique, pénétrante, souvent féroce envers les écrivains ses amis et rivaux. Elle est ce grand timide qui se savait orgueilleux et qui se déjugeait avant de juger les autres. Elle est cette douleur inconsolée d’être le mal aimé d’une mère terrifiante et cependant désirée. Elle est aussi le moraliste indulgent envers « les bêtises » de ses administrés – il fut maire de Chitry dans la Nièvre - ce sceptique qui pense que « Dieu n’arrange rien », mais qui loue la nature dans chacune de ses pages.
Souhaitons qu’elle joue aussi, un jour, les savoureuses scènes du Vigneron dans sa vigne ou des Philippe, ou simplement ces actes pétillants que sont Le Plaisir de rompre et Le Pain de ménage…
Photo : © Chantal Delpagne
Jules Renard, l’homme qui voulait être un arbre de et avec Catherine Sauval
d’après le Journal, bucoliques, et Histoires naturelles de Jules Renard
Théâtre de Poche-Montparnasse
01 45 44 50 21
tous les lundis à 19 h
23:28 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, Littérature, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre de poche-montparnasse, jules renard, catherine sauval | Facebook | | Imprimer