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14/10/2016

Objet théâtral non identifié

 

 

 

Théâtre, musique, Théâtre 71, sociétéDans le genre « spectacle inclassable » Blockbuster[1] devrait remporter la palme. On le joue dans un théâtre, mais ce n’est pas une pièce. Il se déroule partie sur écran, mais ce n’est pas de la vidéo, ni du cinéma. On y joue de la musique en live comme on dit aujourd’hui, mais ce n’est pas un concert. Le « Collectif mensuel » qui l’interprète dit s’inspirer du roman de Nicola Ancion Invisibles et remuants, mais ce n’est pas de la littérature. Alors ? C'est un OTNI (objet théâtral non identifié)

Imaginez une joyeuse bande de cinq jeunes insolents : Sandrine Bergot, Quentin Halloy, Baptiste Isaia, Philippe Lecrenier et Renaud Riga. Ils ne respectent rien et surtout pas la richissime industrie du cinéma américain.

Ils ont mis bout à bout « 1400 plans séquences puisés dans 160 films hollywoodiens » (vidéo et montage Juliette Achard). Et sur scène, dans une scénographie de Claudine Maus, des éclairages de Manu Deck, ils synchronisent en direct, sur ces images, des dialogues de leur invention. Doublage des voix, bruitages et musique sont de leur cru et ces garnements court-circuitent l’ordre moral et le politiquement correct. Ils dézinguent le capitalisme et ses dérives, le lavage des cerveaux, les injustices et les crimes.

On n’a jamais fait mieux pour montrer aux spectateurs comment l’image peut être manipulée. On en rit. Mais c’est une belle et impertinente leçon ! Cependant, si on sait ce dont ils ne veulent pas, ils ne nous disent pas ce qu’ils veulent…

Le mieux pour les apprécier et les répertorier est d’y aller vous-mêmes, très vite avant que la censure ne leur tombe dessus…

 

 

 

 

Blockbuster de Nicolas Ancion avec le collectif Mensuel

Jusqu’au 15 octobre au Théâtre 71 à Malakoff

01 55 48 91 00

En tournée ensuite jusqu’en juin 2017

(en France et en Belgique)

http://www.collectifmensuel.be

 

 

 

[1] - « Blockbuster » nous dit le programme, signifie « qui fait exploser le quartier ».

13/10/2016

Drôle de chameau !

 

 

 

 

Théâtre, théâtre de l'Atelier, Murielle Magellan« Au théâtre, la scène est le lieu des conflits » répétait Anne Ubersfeld dans ses cours sur la dramaturgie. L’Éveil du chameau de Murielle Magellan en est une brillante démonstration puisque la pièce met face à face deux êtres que tout oppose.

Lui, Mickaël (Pascal Elbé), mâle jouisseur et cyniquement prédateur, a toujours refusé la responsabilité de la paternité, et au nom de ce seul principe ne s’est jamais occupé de son fils, Simon. Alors, quand Maryse (Barbara Schulz), bardée de principes, petite bourgeoise un peu guindée, débarque, il ne veut rien entendre des raisons qui la conduisent à réclamer son intervention. Que son fils Simon ait abandonné Claire, la fille de Maryse, peu lui importe ! Que Claire attende un enfant de Simon, ce n’est pas son affaire ! Et que Maryse le traite de « chameau », quand il attendait plutôt le mot « salaud », il s’en moque !

Et ce ne sont pas les conseils ou le remarques de son assistante (Valérie Decobert) qui vont changer son attitude.Théâtre, théâtre de l'Atelier, Murielle Magellan

Mais Maryse est déterminée, et tenace, du genre à rentrer par la fenêtre quand on la met à la porte, alors peu à peu, le drôle de chameau s’apprivoise… Mais Mickaël est séduisant, et Maryse découvre la puissance du désir… Ses sens s’éveillent chez elle, tandis que chez lui, ce sont les sentiments…

Nous n’en dirons pas plus…

Tout paraît sage dans la mise en scène d’Anouche Setbon, dans le décor et les costumes d’Orua Puppo, mais les lumières de Patrick Clitus, la musique de Michel Winogradoff, soulignent les étapes des personnages.

Barbara Schulz froide Maryse, mère douloureuse et appliquée devient sensuelle, Pascal Elbé hautain et railleur sent vibrer la compassion paternelle, Valérie Decobert, souriante et soumise se révolte.

Chaque réplique aiguise l’épée de l’autre, et il faut voir ce duel passionnel.

 

 

Photo : © Chantal Depagne Palazon

 

 

L’ Éveil du chameau de Murielle Magellan

Théâtre de l’Atelier

Du mardi au samedi à 19 h

Samedi à 16 h 30

Tel : 01 46 06 49 24

 

Le texte est édité dans une nouvelle collection "les quinquets de Dacres" aux éditions Dacres

 

 

09/10/2016

Profitez du provisoire !

 

 

Théâtre, Théâtre du Rond-Point, Music-hall, François MorelSi vous êtes de ceux qui, comme moi, ne manquez jamais sa chronique sur France Inter le vendredi matin à 8 h 56, courez vite au théâtre du Rond-Point ! Il y chante des chansons souvent ironiques, mais toujours tendres, avec des musiciens épatants. Antoine Sahler, pianiste est aussi au clavier et trompette, Sophie Allour, saxophone, flûte et clavier, en alternance avec Lisa Cat-Berro ou Tullia Morand. Muriel Gastebois est à la batterie, vibraphone et percussions, Amos Mah joue du violoncelle, de la contrebasse ou de la guitare !

Que de talents réunis pour une soirée que l’amie Juliette a mise en scène.

Chaque chanson raconte une histoire, un moment de la vie, un rêve inassouvi, des désillusions, et de l’espoir toujours recommencé.

Il rend hommage aux grands du music-hall, Montand que le pianiste lui interdit d’imiter, Brel qui s’impose et Trenet qui s’invite. Mais il y a aussi dans la musette de François Morel des inspirations tragiques qui rappellent Jean-Claude Grumberg l’inconsolable, des réflexions pareilles à celles de Francis Blanche l’iconoclaste, et du velouté de crooner dans des accents à la Serge Lama.

La vie est courte et… provisoire, profitez de ses bons moments quand ils se présentent, François Morel vous les offre.

 

 

 

La Vie (titre provisoire)

Un concert de François Morel et Antoine Sahler

Mise en scène de Juliette

Jusqu’au 6 novembre, 21 h

Théâtre du Rond-Point

01 44 95 98 21

www.theatredurondpoint.fr