16/11/2012
Mémoires d'un grenier
Il existe à Paris des lieux chargés d’histoire et peu connus du grand public. Ainsi, le grenier de ce fameux Hôtel d’ Hercule, où fut conduit après son forfait, Ravaillac, l’assassin de Henri IV. Balzac y situe son court roman Le Chef-d’œuvre inconnu, prétexte à disputer de l’art et des artistes.
Car telle est sa vocation. Jean-Louis Barrault y abrita sa jeune compagnie en 1934 et en fit un lieu ouvert à tous les courants artistiques de l’époque. Le groupe Octobre y répéta avec Prévert et Picasso y vécut de 1937 à … Là-dessus les historiens ne sont pas d’accord, certains disent 1945, et la plaque, à l’entrée annonce 1955. Mais tous s’accordent pour dire qu’il y créa Guernica, dont les dessins préparatoires ornent encore les murs.
Vous aviez reconnu… le grenier des Grands-Augustins.
Pour le faire revivre, Alain Casabona, secrétaire général du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle, écrivain, pianiste de renom et maître des lieux, y organise souvent des concerts, des lectures, des conférences. Cette année, il a eu l’idée du Théâtre. C’est ici, raconte quelques-uns des grands moments du grenier. Ravaillac (Christophe Gauzeran) y affronte la colère du jeune Louis XIII (Juliette Croizat), Balzac (Olivier Balzuc) et Delacroix (Christophe Gauzeran) bataillent à propos de l’inspiration artistique, et Picasso (Olivier Balzuc) débat avec Dora Maar (Sarah Vernette).
Comment relier ces époques ? Alain Casabona a demandé le témoignage de la Poutre qui, depuis la construction de l’hôtel, soutient l’édifice, observe et juge tous ceux qu’il a abrités. Elle est la mémoire du grenier. Cette idée dramaturgique est d’autant meilleure que pour incarner ce personnage hors du commun, une actrice rare, Charlotte Rampling, a accepté l’enjeu. Elle est merveilleuse de finesse, d’ironie, de sagesse.
Je ne vous dirai rien de la mise en scène, vous me jugeriez partiale, puisque celui qui la dirige s'appelle François Leclère. Mais ce n’est pas une raison parce qu’il est mon fils de taire que je l’admire. Je ne vais pas laisser non plus à des plumes tout miel et tout fiel de distiller des malveillances.
Deux représentations seulement pour l’instant, uniquement sur invitations, mais on se prend vite à rêver plus.
En attendant, lisez le texte et espérez…
C’est ici d’Alain Casabona, préface de Jacques Lassalle, éditions Triartis, 10€
Au Grenier des Grands-Augustins, 7 rue des Grands-Augustins, les lundis 12 et 19 novembre, à 19 h 30.
20:53 Écrit par Dadumas dans Histoire, Littérature, Livre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, littérature, livre, grenier des grands-augustins, alain casabona, françois leclère | Facebook | | Imprimer
Vient de paraître
Vous savez que le Théâtre, c'est d'abord un texte, et voici que viennent de paraître deux pièces de théâtre de Claude Mercadié , qui a été journaliste à Nice-Matin, et qui donne aujourd’hui une forme dramatique à ses réflexions sur les événements et les hommes.
« Je trouve toujours un fait qui me surprend », dit-il à Christophe Mory qui dirige aujourd’hui la Librairie théâtrale.
Ute Kayser ou L’Improbable Pardon trouve son inspiration dans la guerre. Laquelle ? La dernière que notre sol ait connue, et que l’auteur a faite aussi. Mais elle pourrait se situer ailleurs, dans toutes celles où les femmes, victimes de viols, paient de leur chair les pulsions des guerriers.
Mercadié Claude : Ute Kayser ou L’Improbable Pardon, 12 €, éditions de l’œil du Prince
La Confession, est plus intime, mais traite d’un grand sujet de société, l’Église et ses prêtres. Elle met en scène un prêtre vieillissant face à la question du doute, que ce soit celui des fidèles qui désertent les églises, ou celui des prêtres qui se défroquent. « Qu’as-tu fait de ton frère ? » demandait l’Éternel, « Qu’as-tu fait de tes fils ? « interroge l’Homme d’aujourd’hui.
Mercadié Claude : La Confession, 12 €, éditions de l’œil du Prince
17:49 Écrit par Dadumas dans Livre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, livres, éditions de la librairie théâtrale | Facebook | | Imprimer
14/09/2012
Anniversaire
La Librairie théâtrale vient de fêter ses… 160 ans.
Oui vous avez bien lu ! Fondée en 1852, sous le second empire, elle est devenue, rue Marivaux, à Paris, la plus grande librairie théâtrale et aussi la plus ancienne.
Elle reste le rendez-vous de tous ceux qui, amateurs ou professionnels, cherchent un texte dramatique.
Elle ne se contente pas de vendre des livres, elle en édite. De tous les genres, des classiques et des contemporains.
Pour vous guider, des spécialistes : Sarah, Gabriella, Marielle, Fabien, David, Laetitia et Amandine, ils entouraient hier soir les directeurs : Marie-Laure Falcoz et Christophe Mory.
La fête débordait dans la rue, jusque devant l’Opéra-comique (heureusement en travaux). Auteurs et comédiens célébraient le bonheur de se retrouver autour d’un verre, avec leurs hôtes.
Pour souhaiter longue vie à la Librairie Théâtrale, un seul geste : acheter les livres de théâtre (au lieu de photocopier) et une seule adresse : 3, rue Marivaux 75002 Paris !
www.librairie-theatrale.com www.artcomedie.com