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27/03/2009

Un moment de grâce


Elle a le nez mutin, l’œil malicieux, la bouche comme une cerise, et elle chante ! Anne Baquet, n’est pas « une voix de garage », mais une soprano futée et fruitée. Elle navigue, du grand air d’opéra (Rachmaninov, Rossini, Gounod) aux mélodies de Poulenc, s’égaie dans les chansons coquines, et elle nous enchante. Elle garde des allures de petite fille modèle, avec le gros nœud de ruban noir cousu dans le dos de son sarrau. Elle a remplacé ses pantalons de broderie anglaise par un caleçon de jersey noir et, féline, fait ses griffes sur le pianiste. Elle a des gestes de ballerine. Elle joue aussi du piano, seule, ou à quatre mains avec Grégoire Baumberger son accompagnateur, qu’elle tyrannise. Elle danse aussi, car sa metteuse en scène est chorégraphe et lui fait dessiner de délicieuses arabesques dans les lumières de Jacques Rouveyrollis.
Bref, c’est un moment de grâce absolue, où le monde paraît soudain plus léger. Anne Baquet a plus d’un « sourire à (nous) donner », et quand elle dit qu’elle « ne (veut) pas chanter, nous, nous ne voudrions pas qu’elle nous quitte…

 


« Non, je ne veux pas chanter »
Anne Baquet
Théâtre du Ranelagh
Du mercredi au samedi à 21 h
« brunch » à 11 h le dimanche

07/01/2009

Bals musette

 

 

Jean-Pierre Bodin nous a déjà raconté des histoires de quand il était jeunot, et que l’harmonie municipale faisait les beaux jours de Chauvigny. Et comme sa mémoire garde le souvenir des fêtes populaires, noces, banquets et bals musette, il s’installe, Chemise propre et souliers vernis afin de faire revivre les soirées de François et de Jeannot l’accordéoniste.

Il n’est pas seul : de joyeux complices l’accompagnent : Bertrand Péquèriau (batteries, guitares) Éric Proud (accordéon, concertina, guitare, claviers), Bruno Texier saxophones, flûte, bugle, guitare basse). Tous les quatre nous font revivre les belles soirées du temps où le parquet s’installait sur la place du village, et où, aux premières notes du paso-doble, les gars s’élançaient vers les filles pour leur faire perdre la tête…

« Bon musicien, et en plus, il est rigolo », Jeannot l’accordéoniste a un répertoire éclectique. Avec les chansons d’Alexandrine Brisson, Jean-Pierre Bodin tient beaucoup du personnage qu’il incarne. Il anime la salle, dirige les spectateurs dans un exercice de récapitulation, paroles et gestes, et au final, les invite à danser sur scène : « le bal est ouvert ! le bar est ouvert ! »

Si vous voulez commencer l’année gaiement, il y a bal tous les soirs aux Artistic Athévains, sans chichi, car les souliers vernis ne sont pas obligatoires…

 

 

 

Chemise propre et souliers vernis

jusqu'au 8 février à 20 h 30

Théâtre Artistic Athévains

01 43 56 38 32

puis en tournée dans toute la France

 

 

16:37 Écrit par Dadumas dans danse, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, danse, musique |  Facebook | |  Imprimer

29/05/2008

Au pays des monstres domptés

     Voilà plus de vingt ans que des vagues de soie, de toile ou de peluche glissent, flux et reflux, sur les scènes du monde entier, que des personnages, doublés de marionnettes s’y débattent, et que des marées de plaisir submergent le public aux spectacles de Philippe Genty et Mary Underwood. Avec Boliloc au Théâtre du Rond-Point s’achève une tournée commencée à Nevers en novembre 2007.

    0808803cbc66456d2d416e5a226786ac.jpg On sait combien il est difficile d’apprivoiser ses monstres intérieurs. Alice (Alice Osborne) la ventriloque, ne maîtrise plus les siens. Doc, à la tête de beau ténébreux, lui soutient qu’il n’est « pas une marionnette », et il ose même affirmer : « je suis toi ». Quant à l’avorton pétomane qui lui sert de double et de rival, il est si turbulent qu’il risque d’éliminer son rival. Mais ces deux êtres furieux sont en réalité des affamés de tendresse, ils sont prêts à risquer leur vie pour aller chercher la clé des « souvenirs interdits » au plus profond des méandres de la mémoire d’Alice. Là où rôde un motocycliste, vêtu comme l’homme invisible. Là où la hante une maison en flammes.d0de9f1ee4b48d90ead3b1373b44f857.jpg

     Ces marionnettes deviennent de vrais personnages. Scott Koehler en amoureux transi et Christian Hecq en troublion rageur s’engagent dans des métamorphoses successives. Au bout du voyage, le pays des monstres domptés leur ouvre le coeur de la belle.

     Secoués de décharges électriques, bousculés par des vagues impétueuses, des contractions tectoniques, des déferlements de lames de plastique, ils sautent, rampent, vibrent, roulent, s’envolent, danseurs d'un sabbat affolant. Le pantin grimaçant et flatulent devient clown céleste, acrobate de l’espace, flottant dans une galaxie fabuleuse. Osons le mot « génie » !

     La musique des espaces infinis guide le spectateur dans ces tourbillons où tout est beauté, mouvement et illusion. On ne verra plus jamais les poupées des ventriloques de la même façon.

 

 

 

 

Boliloc de Philippe Genty

 Théâtre du Rond-Point-salle Renaud-Barrault

Jusqu’au 29 juin

01 44 95 98 21

photos : Brigittte Enguerand

www.theatredurondpoint.fr