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13/09/2017

 Vaincre ses préjugés

 

 

 

danse, Théâtre du Rond-Point, Hillel KoganHillel Kogan est en scène, en équilibre, immobile dans un rond de lumière (lumières Amir Castro). Puis lentement il vient vers nous et la lumière monte et s’élargit. Il nous explique qu’il « aimerait partager » avec nous les questions qu’il se « pose dans son processus de création ». L’élocution est hésitante, il ne termine pas ses phrases, semble chercher les mots qu’il remplace par des gestes. Il théorise les rapports de la danse et du sol et montre « comment l’espace se laisse pénétrer par le corps ». La plateau est vide mais il affirme que l’espace est arabe ». Il est israélien, il est  « de gauche. »

Et voici que se présente Adi Boutrous. – « C’est arabe ? » - « Oui » répond sobrement Adi qui sera son partenaire dans le travail de création. « Moi je suis dans le rôle du juif. » dit Hillel. Comment montrer clairement l’identité ? L’étoile juive et le croissant ? Et tant pis si Adi est chrétien.

Ils vont danser, pour montrer « l’unisson du mouvement », prouver qu’ils sont deux artistes et qu’importent les religions, les nations et les races ! Adi est un taiseux. Hillel est devenu volubile. Il cherche les figures, les explique, ratiocine à l’envi. Adi exécute, mutique, le regard ironique. Le summum est atteint quand Hillel présente le « houmous », cette purée de pois chiches très orientale, comme « un lien sacré. »danse, Théâtre du Rond-Point, Hillel Kogan

Mais enfin Hillel abandonne ses préjugés. Ils dansent, dans une symétrie parfaite, une fluidité harmonieuse où s’enchaînent les glissades, les déroulés-enroulés-développés, les balancés, les équilibres et les portés.

La danse semble alors élaborer une coexistence pacifique et abolir les murs des frontières ? Il a été créé en 2013 à Tel Aviv, et depuis, il tourne.

Hillel Kogan serait-il cet artiste universel dont nous rêvons tous ?

 

Photo : © Gadi Dagon

 

We love Arabs texte et chorégraphie de Hillel Kogan

Théâtre du Rond-Point

Jusqu’au 8 octobre à 18 h 30

01 44 95 98 21

Ensuite tournée internationale jusqu’au 28 juin 2018

En Australie, en Belgique, mais aussi en Touraine, en Anjou, en Vendée, en Poitou… Renseignez-vous.

www.theatredurondpoint.fr

 

 

26/04/2017

Un nouveau théâtre sur la rive gauche

 

 

Théâtre, culture, danse, musique, cirque, loisirs, Après bien des péripéties,
 une mobilisation importante de
 la part des riverains et grâce à
 la volonté du groupe Hammerson, propriétaire des murs, le cinéma Le Grand Écran Italie 2 restera dans le monde de la culture.

Et c’est grâce à la société de production Juste pour Rire et son président Gilbert Rozon que cet ancien cinéma sera transformé en un lieu culturel pluridisciplinaire.

Olivier Peyronnaud, directeur France de Juste pour Rire depuis 2015 après avoir dirigé de nombreuses scènes labellisées (Théâtres de Dole, Compiègne, Maison de la Culture de Nevers) et expérimenté des formes innovantes de gestion, en assurera la direction.

Le 13e Art ouvrira ses portes en septembre 2017

Un nouveau lieu de vie et de culture dans le XIIIe … arrondissement

Le 13e  Art sera l’un des plus grands théâtres de la rive gauche. Au cœur de la Place d’Italie, il se pense comme un théâtre de territoire. Intégré au Centre Commercial Italie 2,
l a transformation de cette salle de cinéma en salle de spectacles a été confiée au maître d’oeuvre Daniel Vaniche et associés

et aux architectes de DVVD, que l’on connaît pour leurs réalisations à la Salle Pleyel, l’Accorhotels Arena, l’Institut du Monde Arabe ou encore le Complexe MK2 du
12ème arrondissement.

Un espace de 3700 m2 à l’emplacement même de l’ancien cinéma dans l’atrium principal, sous les terrasses qui donnent sur la place d’Italie mais dont l’accès est entièrement repensé comme un lieu de transition : les aménagements déclinent des paliers qui accompagnent le spectateur dans le passage d’un monde quotidien à l’univers imaginaire du spectacle.

Une conception architecturale qui s’amuse des jeux de regard pour nous rappeler sans cesse que l’on est au théâtre : la salle de spectacles est visible dès l’atrium, le foyer est réinventé en un espace plus majestueux, en double hauteur, le nouvel escalier, laisse voir le foyer depuis l’atrium. Sur le balcon, les spectateurs peuvent voir et être vus. Le rôle social des « espaces publics » des salles de spectacles est ici assumé.

 

Une programmation pluridisciplinaire

Le  13e  Art sera un lieu ouvert à toutes les disciplines.

La grande salle accueillera du cirque, de l’humour, du théâtre, de la musique, de la danse, du théâtre visuel...
La petite salle, quant à elle, accueillera des artistes émergents et des spectacles jeune public.

Sont notamment attendus pour la saison 2017/2018

Le Cirque Eloize, Arturo Brachetti, L’Orchestre Philharmonique de Prague, James Thierrée, Le National Theatre de Londres,
le Slava’s Snowshow, Romane Bohringer...

Un fonctionnement singulier 

Pour la première fois, un théâtre privé proposera un abonnement à la saison et accompagnera des artistes dans leur processus de création. Un réel défi et une nouvelle configuration dans le paysage culturel français.

 

Une attention toute particulière au public

Pour l’équipe du  13e  Art, il est essentiel de penser au public et à son confort. Seront ainsi proposés des services inédits pour faciliter la venue du public au théâtre : babysitting, parking gratuit, réservation de taxis, soirées sur mesure...

Le  13e  Art se veut être un lieu décalé, surprenant, avant- gardiste, proche du public et des artistes et tourné vers l’international.

 

Deux salles de spectacles

Une salle de 900 places avec un très beau et grand plateau (30 m de mur à mur avec
un cadre de scène de 18 m d’ouverture et 12 m de hauteur) permettant d’accueillir entre autres des artistes de cirque

et une salle de 130 places pour recevoir de plus petites formes.

Un studio télé

Un studio dédié à l’enregistrement télé. Ouvert toute l’année, ce studio permettra de filmer des capsules, capter des images pour créer des vidéos, réaliser des séances photos...

Un bar-restaurant

Un lieu de vie ouvert toute
la journée, qui proposera
 une offre diversifiée, du petit déjeuner au dîner léger le soir avec une carte adaptée aux saisons.

Le lieu accueillera également des cafés littéraires, des lectures, du stand up...

 

20/01/2016

Le combat d'Odette

 

Théâtre, Danse, Andréa Bescond, Eric MétayerElle s'appelle Andréa Bescond. Elle a commencé la danse à trois ans. Elle a remporté des concours, travaillé aux États-Unis, joué dans de nombreuses comédies musicales puis, est passée au théâtre avec Éric Métayer, dans Les 39 marches (2010), pièce pour laquelle elle fut nommée Révélation féminine aux Molières.

À ses talents d’interprète, elle ajoute aujourd’hui celui d’auteur avec Les Chatouilles, ou la Danse de la colère. Elle raconte l’enfance brisée d’une petite Odette à qui un pédophile, ami de ses parents faisait… des chatouilles.

Éric Métayer la met en scène sur un plateau nu, avec juste la chaise vide du psychanalyste dans l’axe optique. L’effet est saisissant. La bande son de Vincent Lustaud permet d’imaginer le lieu. Jean-Yves de Saint-Fuscien règle les lumières, les pénombres et les noirs autour d’Andréa Bescond.

Théâtre, Danse, Andréa Bescond, Eric MétayerRetenez bien son nom. Cette fille a du génie. Elle est tour à tour, l’enfant, le prédateur salace, la mère bornée, la prof de danse aimable et aussi ses élèves, la jeune femme de trente ans qui tente de se reconstruire, Manu le gars de la cité, Noureev descendu de son poster, la chorégraphe qui psychanalyse et l’analyste qui observe, le directeur de casting, Kacy la concurrente, le commissaire « pas délicat » qui enregistre sa plainte, et tous ses adjoints heureux de traîner enfin le pédophile aux Assises. Elle prend des accents divers, des timbres différents avec une aisance extraordinaire.

Elle sait faire rire et pleurer avec une virtuosité incroyable. Elle danse classique, ou moderne et même hip hop, elle dit l’innocence, la peur, le désespoir, l’injustice, la haine, la douleur à vous en bouleverser jusqu’à l’âme.

Comme son héroïne, Odette, elle danse pour sortir le drame de son corps. Elle le plie, l’arc-boute, roule, se relève, tombe encore et toujours renaît. Le combat d’Odette est celui, incessant, d’une jeune femme qui n’admet pas qu’il y ait « 75000 viols par an en France et autant concernant seulement les enfants », et qui veut qu’on écoute la parole de ces victimes.

C’est beau, pudique, impressionnant.

 

 

Photo : © Karine Letellier

 

 

Les Chatouilles, ou la Danse de la colère d’Andréa Bescond

Théâtre du Petit-Montparnasse

Du mardi au samedi à 21 h, samedi : 16 h 30

01 42 22 77 74

www.petitmontparnasse.com