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26/09/2012

La petite Antigone

 

 

 

Nous avons toujours eu un faible pour Antigone la rebelle, qui se sacrifie pour son père, Œdipe, puis pour son frère Polynice. Sa figure héroïque est un exemple de  résistance face à l’arbitraire du pouvoir. Jean Anouilh, en désacralisant le mythe nous la rendit familière. C’est son Antigone  que Marc Paquien monte au Vieux-Colombier. Rappelons qu'elle fut écrite en 1942, créée en 1944, et qu'elle est la métaphore de cette époque.

Dans sa mise en scène « la petite Antigone », (Françoise Gillard) est une frêle silhouette androgyne. Cette adolescente farouche affronte le massif Créon (Bruno Raffaelli) qui la domine et l’écrase. Il pourrait la briser, il veut la soumettre. Jamais, la puissance vaine de Créon n’avait été incarnée avec autant de force.

Le décor de Gérard Didier montre la façade d’une demeure. Trois portes ouvrent sur un lointain sombre. Ville de Thèbes ? Intérieur du palais ? La scène se passe sur une esplanade, ou une cour qui rétrécit à mesure que le tyran fait le vide autour de lui. La lumière de Dominique Bruguière accentue les effets et contrastes de clair-obscur.

Claire Risterucci donne aux costumes des allures modernes conformes au souhait de l’auteur. Le Chœur (Clotilde de Bayser), grille une cigarette avant de commencer le prologue. Ismène (Marion Malenfant) parade en robe décolletée, le page (Carine Goron) en uniforme, La Nourrice (Véronique Vella) porte le deuil, Hémon (Nâzim Boudjenah) est bouleversant, le Garde (Stéphane Varupenne) accompli. Les comédiens français sont parfaits.

La soirée est excellente. Anouilh est bien servi. Mais pourquoi cette pièce n’entre-t-elle pas au répertoire ?


P. S. "Je n'ai pas de biographie" disait Anouilh de son vivant. Depuis 2010, il en a une : Anouilh, un auteur inconsolable et gai, signée Anca Visdei, aux éditions des Cygnes.

 

Jusqu’au 24 octobre

Théâtre du Vieux-Colombier

01 44 39 87 00/01

14/09/2012

Anniversaire

 

 

 

La Librairie théâtrale vient de fêter ses… 160 ans.

Oui vous avez bien lu ! Fondée en 1852, sous le second empire, elle est devenue, rue Marivaux, à Paris, la plus grande librairie théâtrale et aussi la plus ancienne.

Elle reste le rendez-vous de tous ceux qui, amateurs ou professionnels, cherchent un texte dramatique.

Elle ne se contente pas de vendre des livres, elle en édite. De tous les genres, des classiques et des contemporains.

Pour vous guider, des spécialistes : Sarah, Gabriella, Marielle, Fabien, David, Laetitia et Amandine, ils entouraient hier soir les directeurs : Marie-Laure Falcoz et Christophe Mory.

La fête débordait dans la rue, jusque devant l’Opéra-comique (heureusement en travaux). Auteurs et comédiens célébraient le bonheur de se retrouver autour d’un verre, avec leurs hôtes.

Pour souhaiter longue vie à la Librairie Théâtrale, un seul geste : acheter les livres de théâtre (au lieu de photocopier) et une seule adresse : 3, rue Marivaux  75002 Paris !

 

 

www.librairie-theatrale.com                         www.artcomedie.com

Au pied de la Butte

 

 

 

Les truands fleurissaient dans les films d’Audiard à la fin des années 50. Les voici maintenant sur scène dans une parodie de Pascal Laurent qui embaume la nostalgie : Julie des Batignolles. Le titre en évoque un autre : Le Costaud des Batignolles dans lequel, le duo Raymond Bussières et Annette Poivre sortait tout droit des fameux Branquignols.théâtre

Les duettistes de Pascal Laurent  en ont gardé l'esprit, cependant, ce sont des caves. Paulo (Philippe Lelièvre) est le chef, mais son acolyte Riton (Kevin Métayer) ne rate pas une bourde. Et celle qu’il commet dans le kidnapping est de taille. Au lieu d’enlever la richissime et laide Julie, il kidnappe, la mignonne Marie (Manon Gilbert), une drôlesse délurée et bavarde. Jupon amidonné sur une jupe de vichy noir et blanc, cheveux en choucroute mal arrimée, notre Bardot des Batignolles  ne se laisse pas impressionner. Ni Greta (Viviane Marcenaro), la régulière de Paulo, ni le gendarme Chapon (Thierry Liagre) qui joue les ripoux, n’en viendront à bout.

théâtreMais comme on ne peut pas toujours se tromper, c’est Riton qui gagnera la fausse Julie et le vrai pactole.

Dans un décor de Stéphanie Jarre, les coups de théâtre et les coups de feu s’enchaînent. Les  comédiens restent sérieux et mesurés. Les spectateurs s’amusent.

Entre la cabane de chasse, et les Batignolles, le chemin est malaisé. Surtout qu’entre les stations Pigalle et Abbesses, nous serions plutôt du côté de Montmartre, au pied de la Butte. Mais aucune importance du moment que les voies de la création restent pénétrables.

 

 

 photos : © Lot

 

Julie des Batignolles  de Pascal Laurent

Théâtre La Bruyère

Du mardi au samedi, à 21 h

 

01 48 74 76 99

09:17 Écrit par Dadumas dans langue, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre |  Facebook | |  Imprimer