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03/02/2008

La cause des femmes

     L’École des femmes se joue à guichets fermés. Plus un strapontin libre. Et quand Arnolphe questionne : « Agnès quelle nouvelle ? » Des classes entières soufflent : « Le petit chat est mort. »

     Mais Lyn Thibault ne se laisse pas influencer. Vêtue aux couleurs de la Vierge , robe bleue et tablier blanc, elle prend son temps, lisse ses boucles brunes dans un geste enfantin, suce ses mots d’une petite voix acidulée. Face à sa « tendresse ingénue », Arnolphe (Daniel Auteuil), haut de chausses et pourpoint couleur puce, se rapetisse. Les premières scènes nous l’avaient montré borné, son égoïsme éclate : « Chacun est pour soi. »

     On comprend bien qu’entre ce barbon et le jeune Horace (Stéphane Varuppene) vêtu de velours vermillon, rubans orangés en cascade, « y a pas photo », comme disent nos d’jeun’.

     La mise en scène de Jean-Pierre Vincent ne déçoit pas. Servi par de solide comédiens, Jean-Jacques Blanc (Oronte), Bernard Bloch (Chrysalde),michèle Godet (Georgette), Pierre Gondard (Le Notaire, Enrique), Charlie Nelson (Alain), le génie comique de Molière fait mouche. Sa « mâle gaieté » parle toujours aussi juste. L’École des femmes, joue éternellement la cause des femmes.

     Jean-Paul Chambas a planté la maison d’Arnolphe sur la tournette de la scène, résolvant avec art le problème de l’unité de lieu. Peut-être n’est-il pas nécessaire alors de baisser le rideau entre chaque acte. On ne change plus les chandelles, que je sache !

 

 

 

L’École des femmes de Molière

Théâtre de l’Odéon

Jusqu’au 24 mars

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12:40 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, littérature |  Facebook | |  Imprimer

31/01/2008

Grand-Guignol

Autre enquête, autre style. Le retour du Grand-Guignol par la troupe qui joue Courteline, frisson et rire garantis, avec L’Homme qui a vu le diable de Gaston Leroux.

Ce n’est pas tous les jours, et ils ne sont là que jusqu’au 2 février.

Athénée-Louis-Jouvet

mise en scène Frédéric Ozier

par la troupe acte6

A 23 h vendredi 1er février, et samedi 2,

01 53 05 19 19

21:55 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer

La visite de la jeune dame

     Tout va de travers  dans l’hôtel miteux où le réceptionniste (Jean-Claude Dreyfus) s’affaire. Les meubles sont de guingois, le comptoir décrépit, les objets se dérobent (scénographie de Patrick Farru). Le veilleur de nuit ronchonne, exagère le désordre, se complaît dans la grossièreté. Un homme jeune entre. Il porte une mallette de représentant de commerce et demande une chambre : le quotidien ! Il annonce qu’il attend une femme : banal ! Il proteste contre les négligences de l’établissement : c’est déjà moins courant. Il s’enquiert des curiosités municipales : étonnant. Le veilleur de nuit ironise, puis, à de petits détails, se trouble. L’homme sort pour trouver à se restaurer. 

       Peu après entre une femme en robe rouge (Claire Nebout), elle « ressemble ». À qui ? La transition indirecte ne se fait pas. L’art de Serge Valletti  est dans ce langage qui s’affranchit des règles pour mieux se plier à l’action et à la vérité des personnages.

     L’enquête commence, et c’est au réceptionniste de recevoir. Quoi ?

     C’est une quête de la vérité. Et le metteur en scène Christophe Correia trouverait discourtois que je vous livrasse ( !) le secret de la visite de la jeune dame.

     Mais vous l’avez deviné, comme la vieille dame de Dürrenmatt, elle ne fait pas de cadeau ! Allez voir Réception. Vous ne le regretterez pas…

 

 

 

Réception  de Serge Valletti

Théâtre des Mathurins

Petite salle, 21 h

01 42 65 90 00

21:20 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre |  Facebook | |  Imprimer