02/07/2012
Livre
« Le 20 juillet 1846 », nous dit Danièle Gasiglia, Victor Hugo, inquiet du tri sélectif de la mémoire, décide « de remédier à cet état de fait en écrivant un journal d’un genre bien particulier ». Ce sera le Journal de ce que j’apprends chaque jour .
Au fil des jours, s’alignent des informations de jardinage : « La suie est le meilleur engrais pour les œillets » (15 août), d’histoire locale :
« Les sculpture du piédestal de l’obélisque qui est sur le pont de Blois sont de Coustou. » (20 août),
des réflexions intimes :
« Il y a aujourd’hui dix-neuf ans que j’ai perdu mon père ». (28 janvier 1847),
des dictons populaires :
« Voici le mois de Février
Toute bête lève le nez. » (2 février 1847),
des explications scientifiques sur la distance des planètes, accompagnées de commentaires,des conversations banales, des remarques philosophiques, des quatrains improvisés, ainsi celui-ci pour détourner le racisme dont son ami Alexandre Dumas est victime « la bonne société » :
« Quoique les noirs ne soient pas blonds
« Eux et moi nous nous ressemblons,
« Et sous le sens la chose tombe :
« Ils ont pour maîtres les colons,
« J’ai pour maîtresse une colombe. »
Si vous voulez en savoir plus, lisez :
HUGO Victor, Journal de ce que j’apprends chaque jour , préfacé et annoté par Danièle Gasiglia
Éditions d’Ores et déjà, prix 10 €.
18:56 Écrit par Dadumas dans culture, Histoire, humour, Littérature, Livre, Poésie, Politique, Science, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer
24/05/2012
Mariage d’humour
Catherine (Catherine Delourtet) va épouser Jean-Paul (Jean-Paul Delvor). Ils accueillent parents et amis, mais aux premiers accords de la marche nuptiale, ça dérape. Sans voile, ni traîne, la mariée garde quand même sa fierté, et le marié son sens du devoir.
Ils entraînent la noce dans un tourbillon de chansons drolatiques, pour un mariage d’humour. Ce seront de Folles Noces.
Formés à la chanson et à la scène par les créations de Roger Louret (La Java des mémoires, Les Z’Années Zazous, Les Années twist, et j’en passe), Catherine et Jean-Paul ont acquis le sens de la scène, des enchaînements et de la loufoquerie, et Thomas Ribes qui les accompagne au piano et à la guitare, s’est aussi illustré au sein de la compagnie des Baladins en Agenais ».
Catherine est autoritaire, Jean-Paul intimidé. Cependant, pour le « plus beau jour de leur vie », ils accordent leurs cœurs et leurs voix. Même dans les disputes. Car la première chanson, Mémère dans les orties de Juliette, tient plus des querelles de ménages que des roucoulades. Ils se réconcilient avec L’Avventura puis zigzaguent dans les fantaisies loufoques ou coquines. On retrouve des succès oubliés, on découvre des chansons proscrites, des fantaisies méconnues.
Puis vient une succession de duos avec des couples célèbres modèles (Roméo et Juliette, Pénélope et Ulysse) ou bancals (Quasimodo et Esméralda, Roxane et Cyrano, Tarzan et Jane). Ils ne s’attardent jamais, changent de costumes avec rapidité, ne laissent jamais le spectateur souffler. La comédie tient la route.
Les Folles Noces embarque le spectateur dans une farandole fantasque, bon enfant, dont la seule ambition est de distraire, et amuser.
Et savez-vous que sortir de bonne humeur d’un théâtre n’arrive pas tous les jours ?
Photos © Philippe Taris
Folles Noces
Théâtre 14
Jusqu’au 7 juillet
01 45 45 49 77
Mardi, vendredi, samedi, 20 h 30
Mercredi, jeudi, 19 h
Samedi, 16 h
21:52 Écrit par Dadumas dans cabaret, humour, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre, comédie musicale, chanson, théâtre 14 | Facebook | | Imprimer
11/02/2012
Le pain de ménage
Il (Pierre Arditi) commence ses soirées par « moi je crois pas », et Elle (Catherine Hiegel), selon l’humeur, dit « moi j’y crois », ou « moi, pareil ». Mais quelle que soit son opinion, lui réfute, ou ratiocine, de façon à entretenir une zizanie qui tient lieu de pain de ménage.
Moi je crois pas ! de Jean-Claude Grumberg ne montre pas la discorde, seulement les désaccords d’un couple, comme si le moment de discussion stérile devenait, paradoxalement, un moment d’échanges.
Oh ! Ils regardent toujours dans la même direction... celle de la télévision. La scénographie de Vincent Tordjman les place face au public. Et dans la mise en scène de Charles Tordjman, ce sont les lumières de l’écran (lumières de Christian Pinaud), qui les réunissent. Ils ne se disent plus « je t’aime », mais, ils vivent toujours ensemble. Ils ne raisonnent plus, ils ont juste besoin de résonner. Programme télé et menu du soir règlent leur différends.
Il ricane souvent, il la raille. Elle, impassible conseille : « si ça t’énerve d’avoir tort, essaie d’avoir raison de temps en temps ». A-t-elle atteint la sérénité ? Elle n’en est pas loin, car si on la soupçonnait d’indifférence, la dernière scène, bouleversante, jette un regard plus tendre sur elle et lui…
Avec Catherine Hiegel, maussade, bourrue bienfaisante, et Pierre Arditi, rugueux, ombrageux, exaspérant de mauvaise foi, l’auteur ne pouvait rêver meilleurs interprètes. Et ces petits bourgeois franchouillards, arrogants, peureux, affichant un scepticisme teinté de crédulité, à qui ressemblent-ils pour qu'on en rie autant ?
Moi je crois pas ! de Jean-Claude Grumberg
Jusqu’au 24 mars à 18 h 30
Théâtre du Rond-Point
01 44 95 98 21
23:08 Écrit par Dadumas dans humour, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, grumberg, arditi, humour | Facebook | | Imprimer