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10/05/2011

à lire (9)

 


 

 

« C’est un livre qui vient d’hier » écrit Gilles Costaz dans la préface. Il est en effet constitué à partir des entretiens que Simone Balazard a suscités avec les auteurs dramatiques du XXe siècle. Certains ne sont plus à l’affiche comme Gabriel Cousin, ou Varoujean. D’autres continuent le combat, comme Haïm et Grumberg. Mais c’est une lutte permanente pour exister.

Car un auteur dramatique, en France a souvent moins de notoriété que ses interprètes ou ses metteurs en scène. Amer constat…

Au XIXe siècle, pour étudier « l’imagination créatrice », Binet et Passy, deux philosophes interrogeaient des auteurs dramatiques. Et du XVIIe que connaissez-vous ? Corneille, Molière, Racine, des auteurs de théâtre !

Paradoxe d’une époque qui veut faire croire qu’elle connaît tout, aujourd’hui l’auteur dramatique est occulté. Ah ! bien sût la « postérité » aura le dernier mot et reconnaîtra les siens. Mais en attendant, ils aimeraient vivre de leur plume !

 

Balazard Simone L’auteur(e) dramatique au XXe siècle, éditions : Le jardin d’essai, 17 €

 

 

 

 

11:19 Écrit par Dadumas dans Livre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : theâtre, livre |  Facebook | |  Imprimer

22/11/2010

Trompettes d'alarme

 

On nous l’avait bien dit : « la lutte des classes est terminée ! ». Mais on s’était bien gardé de nous dire que c’était au profit des grands patrons. « Le seul véritable pouvoir est le pouvoir économico-financier, les holdings, les banques, les marchés… en un mot, le Capital. » écrivait Karl Marx. Vous ne l'aviez pas lu  ?  Eux, les capitalistes, si. Depuis trente ans, Dario Fo ne cesse de nous prévenir que nous nous faisons rouler. Mort accidentelle d’un anarchiste, Faut pas payer ! nous montrait l’Italie des années de plomb, quand la chasse aux terroristes servait de prétexte à la dislocation des syndicats, aux poursuites des militants, quand le chômage rongeait la classe ouvrière, et que la solidarité était menacée. Dans Klaxon, trompettes… et pétarades, que Marie-France Sidet vient de traduire avec brio, Dario Fo invente une fable inspirée par l’enlèvement d’Aldo Moro. Et les trompettes qu'il embouche devraient nous alarmer.

Un homme grièvement brûlé, le visage défiguré, vient d’être amené aux urgences, dans la veste qui l’enveloppe on trouve des papiers au nom d’Antonio (Gilles Ostrowsky), un ouvrier de chez Fiat. Il est inconscient, méconnaissable, on prévient sa femme, Rosa (Céline Dupuis). Le chirurgien (une chirurgienne, Anne Dupuis) va le « réparer », d’après les photos que l’épouse communique. La convalescence est longue, et difficile. D’autant plus longue que le véritable Antonio, n’est pas « le malheureux esquinté ». Il est seulement l’homme courageux qui a sauvé son prochain en danger. Or, le « prochain », c’est Gianni Agnelli, le grand patron de Fiat, queles Brigades rouges enlevaient. Antonio a enveloppé l’accidenté da sa veste pour le protéger des flammes. Il n’a commencé à « avoir des doutes » que quand les passagers des voitures abîmées lui ont tiré dessus. Et maintenant son amie, Lucia (Milena Esturgie) lui confirme, « il est dans le pétrin ». Les quiproquos se multiplient : un commissaire (Gérald Cesbron) fouineur mais borné s’acharne à retrouver Agnelli, avec une juge (Milena Esturgie) maladroite. De soupçons en absence de preuves, la farce monte, les situations dérapent. Marc Prin, le metteur en scène  travaille « à vue », les quatre portes du décor ne ferment pas l’espace. Et les cinq comédiens, peuvent interpréter les onze rôles de la distribution sans laisser au public le temps de souffler une seconde. Masques, perruques et maquillages (Marie Messien), accessoires (Patrick Laganne) permettent des changements rapides et les comédiens caracolent. Gilles Ostrowsky est à la fois Antonio et Agnelli, puisque Agnelli est devenu son sosie… Incidemment, il fait aussi l’infirmier.  Ah ! quel souffle ! Que de talents conjugués pour nous donner le bonheur d’un spectacle tonique !

Agnelli devrait être reconnaissant à celui qui lui a sauvé la vie. Pas du tout ! puisqu’on lui a fait « une tête d’ouvrier », à lui « grand capitaine d’industrie ». Le commissaire déraille. L’État et la démocratie chrétienne sont les grands accusés.

Les esprits chagrins ne manqueront pas de dire que la farce, pour joyeuse qu’elle soit, ne propose pas de solution. Et rire, alors ? N’est-ce pas le premier pas vers la résistance ? Pour reconstruire un monde plus juste, « il nous appartient de veiller ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers. », dit Stéphane Hessel*.

Pour Dario Fo aussi la vigilance est nécessaire, et la fraternité. S’il n’y a plus de communisme, il reste les camarades.

 

 

 

Hessel Stéphane, Indignez-vous ! Éditions Indigène.

 

Klaxon, trompettes… et pétarades, de Dario Fo.

Théâtre de Nanterre- Amandiers

Réservation : 01 46 14 70 00
Dates : du 18 novembre 2010 au 18 décembre 2010 du mardi au samedi à 20h30, dimanche à 15h30 (relâche lundi).

 

Texte publié aux éditions de l’Avant-Scène théâtre.

14/09/2010

Centenaire Jean-Louis Barrault

 

 

Depuis le 8 septembre, la célébration de Jean-Louis Barrault est commencée.

Lectures, projections, spectacles, et concerts vont se succéder à Paris, où il avait son théâtre, - on devrait dire ses théâtres, car il anima plus d’un lieu - et au Vésinet où il est né.

photo Barrault utilisée pour la com du centenaire.jpgHier soir, Didier Sandre a lu des extraits de Souvenirs pour demain, à l’Atelier, où Jean-Louis Barrault apprit son métier avec celui qu’il appelait « le jardinier », Charles Dullin, maître des lieux, metteur en scène du Cartel qui bouleversa la scène entre les deux guerres.

La voix chaude, vibrante du comédien, son sourire redonnèrent à Jean-Louis Barrault les couleurs de son éternelle présence. Camlle Boitel, dans un fabuleux numéro de mime rappela les influences de Decroux, et le penchant du comédien pour cette discipline.

C’était émouvant, et cependant plein d’espoir, car les artistes nous disaient ainsi leur admiration et leur confiance dans celui auquel ils rendaient hommage…

Une association s’est créée. Un comité d’honneur, présidé par Pierre Bergé, a mobilisé les auteurs, les comédiens, les musiciens, les éditeurs, les directeurs de théâtre, afin de commémorer Jrean-Louis Barrault qui consacra sa « vie au Théâtre » et révéla les grands auteurs du XXe siècle, Ionesco, Claudel, Prévert, Genet...

Le prochain rendez-vous sera le 4 octobre au Théâtre du Rond-Point qu’il créa à partir d’une patinoire. La grande salle porte encore son nom.

Le théâtre Marigny, lui doit la salle Popesco, c’est là que le 11 octobre, on lira sa correspondance avec Artaud.

Puis viendront le Palais-Royal (18 octobre), le centre Wallonie-Bruxelles (15 et 22 novembre), la Cinémathèque française (15 novembre), l’Odéon (19 et 23 novembre, 1er décembre, 6 décembre), la Comédie-Française (6 décembre), le Musée d’Orsay (7 et 15 décembre), le Théâtre de la Ville (11 décembre)

Le Théâtre des Champs-Élysées (10 octobre, 14 novembre, 12 décembre, et 29 mai), lui consacrera ses concerts du dimanche matin, puisque c’est lui qui les avait créés, à Orsay. Et l’Opéra de Paris, avec son école de danse à Nanterre (26 mai), et son ballet à Paris (29 juin au 15 juillet) a créé deux ballets écrits d’après le scénario de Prévert et Carné : l’immortel chef d'oeuvre, Les Enfants du paradis.

De quoi faire rêver tous les théâtreux...

 

 

 

Photo : D. R.

Pour tout renseignement : www.centenairejeanlouisbarrault.fr

Les partenaires de l’association, sont, outre les théâtres cités, l’INA, la BNF , la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent, Arte, Jeanine Roze Productions, le CNT, le CNEA, le Théâtre du Vésinet et l’association des Théâtres privés.

Souvenirs pour demain est édité au Seuil.

Saisir le présent, autre livre de souvenirs, est édité chez Robert Laffont.

Correspondance Paul Claudel/Jean-Louis Barrault, éditions Gallimard.

Une vie sur scène, éditions Flammarion.