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05/12/2009

Si Montparnasse m’était conté…

 Ils étaient nombreux les artistes qui fréquentaient Montparnasse en ce temps-là. On sortait de la grande boucherie de 14-18, et les héros voulaient croire à la Vie.

« Entre Le Dôme et La Rotonde », il s’en est élaboré des projets, des œuvres, il s’en est passé des rencontres, il en est né des amitiés ! Zadkine y  trouvait « une bonne odeur fermière ». Colette y dansait « sans dessous ». Les « dadas » y jouaient au « cadavre exquis ».

Construit avec des textes de Léon-Paul Fargue, Kiki de Montparnasse, HÚlÞneDelavault-44C.jpg

Picabia, Desnos, Tzara, Vaillant, Benjamin Péret, Antonin Artaud, Colette,

Cocteau, Duchamp, Breton (et j’en oublie !),

le spectacle que propose Vincent Colin

dit la nostalgie d’une communauté d’artistes dont les talents ont éclairé le monde.

Il est ponctué de chansons du répertoire de Fréhel, Georgius, Lucienne Boyer, Marie Dubas.

Et c’est Hélène Delavault qui les incarne.

Quand elle paraît, cheveux roux en couronne, dans sa robe noire au décolleté extravagant (signée Cidalia da Costa), peau laiteuse, et que monte sa voix sensuelle, on imagine que Jane Avril ressuscitée, est descendue de Montmartre à Montparnasse, pour que revivent ces romances où les femmes n’étaient faites que « pour souffrir par les hommes ».

 

trioMontparnasse.jpgUn comédien, Philippe Blancher, casquette de voyou, costume rayé de marlou, lui donne la réplique. 

Un pianiste (Cyrille Lehn qui signe les arrangements) l’accompagne, la soutient et s’amuse à reformer avec elle le duo de Wiener et Doucet. Marie Begel, qui avait déjà travaillé avec Vincent Colin pour Le Complexe de Thénardier et Les Mariés de la Tour Eiffel, a peint une table et un paravent de pittoresques motifs "arts déco". Et c’est épatant !

Cette soirée pleine de charme, paraît trop courte au gré des spectateurs qui resteraient bien volontiers toute la nuit à les entendre conter la légende des Montparnos.

 

 

 Photos : Chantal Depagne

 

 

 

Un soir à Montparnasse ou Au cabaret des années folles

Spectacle musical conçu par Hélène Delavault et Vincent Colin

Mise en scène de Vincent Colin

Théâtre du Lucernaire

Du 2 décembre au 23 janvier

à 20 h

10/09/2009

On n’arrête pas de rire

 

 Ils ont des chapeaux ronds, mais ils ne sont pas Bretons, ils nous arrivent de la région Centre où ils ont fait un tabac, et après une pause à Paris, ils vont  distraire la République Tchèque.

Une chance pour nous ! Onn'arrêtepasleprogrès6.jpgCar après Bobèche et Galimafré, Janot et Jocrisse, voici Raymond et Raymond. Identiques dans la vêture, admirateurs de Raymond Devos, ils en  reprennent le répertoire. Et le cuisinant à deux, ils en développent la saveur des réparties.

Ils y mêlent aussi du Pierre Dac, et la sauce est corsée ! Ces deux-là connaissaient tous les méandres de la langue française : métonymie, synecdoque, métaphore et compagnie creusent les absurdités du langage, les chausse-trapes du vocabulaire, et… libèrent le rire.

L’un est grand (Éric Cénat), le cheveu lisse, le corps élastique. L’autre frise (François Rascal). Il joue aussi de la guitare, écrit et compose. On n’arrête pas le progrès est cette « fantaisie verbale et chantante » qui donne son titre au spectacle. Mais comme il est modeste, il chante surtout les succès des aînés : Boris Vian, Henri Salvador, Juliette, Brigitte Fontaine. En chœur avec son complice, le progrès a du plomb dans la gamme. Mais il y a de la joie dans l’air ! On n’arrête pas de rire.

Et c’est pour ça qu’on y va et même, comme il est dit dans La Java des bombes atomiques : « J’y retourne immédiatement ! »

 

 

 

Théâtre Essaïon

On n’arrête pas le progrès

à 20 h tous les mercredis et jeudis

01 42 78 46 42

jusqu’au 1er octobre

 

21/01/2009

Réveillez-vous, v’là les FranJines !

 

 FranJines ? Voilà mon ordinateur qui proteste ! Ça ne s’écrirait pas comme ça ! Qu’est-ce qu’il en sait l’ignorant ? FranJines, c’est avec un J comme Jacques et je vais l’ajouter à sa mémoire limitée. Il faut le comprendre, le pauvre ! Il n’était même pas conçu du temps où les Frères Jacques entamaient une tournée internationale. En pleine guerre froide, par leur façon de jouer leurs chansons, ils réchauffaient les relations entre les peuples désunis.

Ils nous avaient quittés au début des années 80. Ils ont fait des émules. Après le quatuor masculin, voici les FranJines, qui renouvellent le genre avec une « facétie musicale ». FRERESJACQUESphoto1(H.Marcouyau).jpgElles ont gardé les gants blancs, mais renoncé au chapeau melon. Sur la tenue basique noire, elles ont enfilé un gilet de couleur comme leurs maîtres. Les leurs sont asymétriques. Marièle Chartier est « Bleu », Myriam Allais, « Rouge », Angélique Dessaint, « Jaune », Ève Druelle, « Vert ». Et de leurs voix colorées, elles forment un ensemble parfaitement ajusté dans le moindre geste et subtilement accordé dans le quart de ton et le huitième de mesure…

Pas de nostalgie, mais un hommage dynamique à leurs aînés. Sous la conduite de leur pianiste : Sophie Rieger qui joue la maîtresse d’école, les quatre espiègles suivent le chemin de la vie, de l’enfance à… plus tard, de La Confiture aux « souvenirs sur papier glacé » : La Photographie. Elles jouent certaines chansons, y ajoutent trois textes des Exercices de style, et ressuscitent Queneau, Prévert, Francis Blanche et Boris Vian. Les FranJines marquent des pauses ironiques dans leur récital, avec les images d’animation réalisées par Lisa Paclet. Taquines, dynamiques et tendres, elles vont vous séduire. Je vous les recommande.

Le bonheur n’est plus dans le pré, mais sous les combles du Théâtre des Variétés !

 

 

Frères Jacques…Dormez-vous

Petit Théâtre des Variétés

Du mardi au samedi à 19 h 30

01 42 33 09 92

                                                                                                                                                                                                                                      photo H.Marcouyau