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30/06/2007

La guerre sépare ceux qui s'aiment...

Vous êtes resté à Paris ce ouikende ? Ça tombe bien, il y a un excellent spectacle à découvrir. La compagnie Les Mistons a planté son décor dans la salle des fêtes de la Mairie du vie. Pour deux jours seulement. Pas de temps à perdre, allez applaudir Il y a longtemps que je t'aime.

Didier Moine, a adapté et mis en scène un texte de Patrick Dray. L’auteur, qui est aussi musicien y joue le rôle d’un compositeur mobilisé sur le front pendant la guerre de 1914. Chez lui, l’attendent sa femme Lucie (Sabine Héraud) et leurs deux petites filles, des jumelles. Il pensait revenir très vite, la guerre s’enlise dans les tranchées. Elle ne comprend pas. Il croyait faire une guerre « juste et loyale », il découvre la barbarie. Elle ne saisit rien du vocabulaire militaire. « Ma pensée s’égare » écrit-il, elle déraille jusqu’à sombrer de la mélancolie à la folie et à la mort. La guerre sépare ceux qui s'aiment...9371cff5cd18dbcd8b1127229c347f74.jpgÀ jardin, Didier Moine, réserve l’espace de la femme. Chaises de jardin, écran de toile blanche transparente, Lucie, en robe blanche, déambule, frêle silhouette, femme-enfant fragile et naïve qui croit qu’il suffit de répéter : « Rentre ! », pour que la vie insouciante d’avant puisse recommencer. Lui, bourru, engoncé dans son uniforme bleu horizon, chaussé de godillots se déplace lentement, à cour,  de la « tranchée » au piano. La musique qu’il joue remplace ce qu’il ne peut dire, accompagne ce qu’elle dit, ou chante. La voix est pure, douce, à travers les chansons folkloriques : Malbrough s’en va-t-en guerre »,  « J’ai descendu dans mon jardin », Les Chevaliers du guet, « Mon ami me délaisse », sa vision puérile des événements se décale progressivement de la mélodie, mais n’entre jamais en cacophonie.

Didier Moine a dirigé ses acteurs avec sobriété et intelligence. Les grandes douleurs ne sont pas muettes, celle-ci est pudique et poignante.

Il y a longtemps que je t’aime de Patrick Dray

Salle des fêtes de la Mairie du VIe

Samedi 30 juin à 20 h 30

Dimanche 1er juillet à 17 h

18/04/2007

Les Hors-la-loi

 

On peut être hors-la-loi en commettant des crimes et des délits, ou en étant placé dans des situations que le législateur n’avait pas prévues. Car si les codes ont défini le cas du voleur à la tire ou du criminel avec préméditation, rien n’est prévu pour les artistes qui souffrent d’un handicap. Étant hors normes, ils se trouvent en quelque sorte« hors-la-loi ». Mais le spectacle Les Hors-la-loi  qui met des "hors-la-loi" en présence des handicapés, casse l’exclusion, efface les préjugés, et révèle des comédiens extraordinaires.

Quand Carlo (Jacques Verzier) et Gérard dit Gégé (Patrick Laviosa) qui se sont évadés de prison, arrivent à la Maison bleue, où Mademoiselle Campiche (Ariane Pirie) prépare un spectacle avec Sophie (Caroline Soria), Mouss (Rachid El Ouaghi), Isa (Lila Chabba), Iris (Sherazade Tamzought) , Évelyne (Patricia Assouline), Sam (Grégory Dunesme),  Édouard,  (Rosario Cusumano) la comédie risque de virer au drame. Heureusement les pensionnaires les « prennent pour des acteurs qui viennent les aider à monter un spectacle ». Et justement Gégé joue de la guitare, du piano, et parle la langue des signes. Il apprivoise Évelyne la directrice, et Diane la prof, fascinée par les théories de Stanislavski, et comme les héros de la comédie musicale qu’on répète se trouvent être Bonnie et Clyde, les deux acolytes se sentent vite chez eux… Mieux, ils sont adoptés, et peu à peu s'intégrent car « on peut être une canaille et avoir une âme ». De duos en solo, le fil se déroule et les spectateurs tombent sous le charme des chansons nostalgiques.

Agnès Boury les a dirigés sur un scénario d’Alexandre Bonstein qui coud une intrigue permettant d’entendre les voix magnifiques de ces artistes interprètes. On retrouve des chansons qu’on a aimées, et qu’on avait presque oubliées, comme ce Clopin Clopant que Pierre Dudan chantait dans les années 50…

Mais n’en disons pas plus, Handi Art qui organise ce spectacle vous attend non seulement pour juger de la qualité artistique, du rythme, du talent des interprètes, mais aussi pour faire tomber les barrières entre ces hors-la-loi et vous.

 

Les Hors-la-loi

Théâtre du Gymnase

du mardi au samedi à 19 h

0892 707 920

à partir du 19 avril

08:45 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, chanson |  Facebook | |  Imprimer

06/04/2007

Cinq sur cinq

 

Ils étaient cinq chanteurs classiques qui n’aimaient pas seulement l’opéra, mais toute la musique, tout ce qui se chante, y compris, la soul, le disco, le rock et surtout la variété, dans toutes les acceptions du terme.

Pascales Costes et Karine Sérafin sont sopranos, Sandrine Montcoudiol est alto, Nicolas Kern, ténor, et Xavier Margueritat, baryton. Et à eux cinq, ils forment un chœur et un orchestre.

Car ils chantent a cappella, et n’hésitent pas à jouer les airs connus sur leurs cordes vocales : les pizzicati de Sylvia, l’ouverture d’Il était une fois dans l’Ouest, le thème de James Bond, ou de la Guerre des étoiles. Stupéfiants, ils sont stupéfiants d’audace et d’humour…

Et quelles voix ! souples et rigoureuses, fantaisistes ou graves, ils ne respectent que le tempo et la musique. Ils adorent la parodie et n’hésitent pas à jouer très commedia dell arte. Il faut entendre l’air des bijoux cascadé à plusieurs voix, réécouter les succulentes paroles que Poiret avait imaginées sur la chanson de Brel, La Valse à mille temps  devenue La vache à mille francs. Il faut découvrir la petite comédie sur Johnny Palmer  et voir comment « Mona Lisa » entonne « Quoi ma gueule ? ».

Depuis les Frères Jacques, on n’avait pas, je crois, renoué avec ces jeux de voix, ces parodies de classiques, ces décalages musicaux, qui créant la surprise, débrident les spectateurs. Dans les lumières signées James Angot, la mise en scène de Marc Locci conduit le quintette au bout des rires et des envies. Qu'ils soient en combinaisons beiges ou en tenues légères de couleurs primaires et criardes, les Chasseurs de sons, rameutent tous les gibiers. Explorateurs de voix, ils deviennent des passeurs de musique et des créateurs de joies.

Un peu cinglés, et tout à fait jubilatoires, ces Cinq de cœur sont reçus cinq sur cinq !

Cinq de Cœur Depuis le 8 mars

A la Pépinière Opéra, à 21 h

01 42 61 44 16

08:10 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre, chanson |  Facebook | |  Imprimer