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19/11/2008

Délivrez-nous de la souffrance

 Clémence (Anna de Broca) veille sa cadette, Claire (Nicole Estrabeau) qu’une perfusion nourrit. Claire est tombée en coma après l’enterrement de leur père. Christine (Agathe Alexis), la sœur aînée vient la relayer. Elles parlent de « la faute » de Claire, qui a fait l'injection létale afin d'abréger les souffrances morales du vieil homme qui supportait mal sa dégradation physique.

Claire avait-elle le droit d’euthanasier le père ? N’en a –t-elle pas culpabilisé ? Clémence aurait voulu qu’on la consulte, et, par amour, partager l’acte avec Claire. Christine est opposée à l’euthanasie active. Elle choisira l’euthanasie passive pour délivrer Claire d’une vie végétative. Mais Claire n’ayant exprimé aucune volonté, en avait-elle le droit ? Et son acte ne s’apparente-t-il pas à un « meurtre par omission » ?

Jean-Pierre Klein, l’auteur, montre bien l’ambiguïté des attitudes, à la limite de l’hypocrisie, pour Christine qui se détourne du corps souffrant au moment des derniers spasmes. Les comédiennes assument avec authenticité des personnages douloureux et réalistes que Philippe Adrien a mis en scène avec un grand souci de sobriété et d’efficacité.

La représentation est suivie de débats. Une occasion de réfléchir et de confronter ses propres réflexions sur la mort de ses proches, et la sienne…

 

Jeudi 20, Patrice van Eersel, journaliste auteur de Se réapproprier la mort.

Lundi 24, Michel Maffesoli, professeur de sociologie à la Sorbonne

Jeudi 27, Didier Dumas, psychanalyste freudien.

Lundi 1er décembre, Dominique Desmichelle, psychanalyste jungien.

Jeudi 4, Christian Phéline, neurochirurgien spécialiste des comas.

 

 

Meurtre par omission de Jean-Pierre Klein

 

Depuis le 12 novembre et jusqu'au 10 décembre

Théâtre de l’Atalante

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17:37 Écrit par Dadumas dans culture, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, euthanasie |  Facebook | |  Imprimer

15/11/2008

Faire vibrer la ménagère

 

Qu’est-ce qui fait vibrer la ménagère de moins de cinquante ans (et les autres) qui regarde la télé à longueur d’années ? L’Amour, toujours ! Et si les producteurs d’émissions (plus ou moins médiocres) n’en tiennent pas compte, leur audience chute ! Car elles font « la pluie et le beau temps /Sur le petit écran ». Les ménagères (Alma de Villalobos, Cécile Nodie, Laurie May), robe verte, robe bleue et robe jaune bordées de peluche douce à l’ourlet, portent des dessous de simili-cuir, culottes et corselets noirs, érotiques et dominateurs.AUDIMAT%20Photo%20troupe.jpg

La mise en scène de Stéphan Druet est inventive. Les lettres « A-u-d-i-M-A-t » constituent un décor astucieusement construit. Les deux A, l’un à jardin, l’autre à cour, se souviennent les rébus d’Hugo*. Ils s’ouvrent en tables et les deux producteurs rivaux y tiennent leur bureau. Le M se sépare en deux colonnes adverses, vases communicants des « belles audiences » de l’un et des « pertes d’influence de l’autre ». « Quand on est producteur, on n’est pas enfant de chœur », et tous les coups bas sont permis. Quand l’émission de M. Slidge (Frédéric Norbert) cartonne, celle de M. Chaussette (François Briault) cafouille. Christiane Serpentin (Valérie Zaccomer) chargée des pourcentages et des classements de l’Audimat fait équipe avec une assistante déçue : Ilda (Alice Decelle). Toutes deux manipulent le jeune présentateur Etienne Poule (Sinan Bertrand), et Violette (Amala André) la séduisante animatrice.

Rassurez-vous, au royaume de la comédie musicale, on n’achève pas les concurrents. Les enquêtes et les fluctuations de l’opinion publique s’en chargent. Et l’humour aussi, car la musique et les lyrics de Tancrède dynamitent tout réalisme.

Tancrede%20Portrait%20par%20Francois%20Rousseau.jpg Stéphan Druet a travaillé longtemps avec la compagnie des Brigands.

 Maintenant avec Tancrède, il a trouvé un auteur compositeur contemporain exceptionnel.

Ah ! Vive la télé sur scène avec de tels interprètes. Ils sont tous épatants.

« Va y avoir des remous » dans le domaine de la comédie musicale tant l'équipe est talentueuse !

 

 

 

 

 

* Voir note sur l’exposition : L’esprit de la lettre automne 2007 et en particulier Victor Hugo, Rébus amoureux pour Léonie d’Aunet, vers 1858. Maison de Victor Hugo.

 

Au Trianon

depuis le 13 novembre

01 44 92 78 04

Depuis le 13 novembre

Menu de soirée

 

 Elle a de la volonté Bertille (Céline Garribaldie) ! bertille%20avec%20carte_0.jpg Dans ce restaurant huppé où il va dîner, il faut réserver sa place un an à l’avance. Elle en a rêvé, elle s’y est préparée avec constance, comme pour un rendez-vous amoureux, assortissant ses tenues au menu qu’elle commande (Costumes Jef Castaing). Bertille 2.jpgPeau d’Âne ne commandait que des robes couleur de temps ou de lune, Bertille, ose la robe « velouté », la robe « poissons et crustacés », la robe « poulette », la robe rôti », la robe « salade », et jusqu’au café, elle dépouille, jupe après jupe les mets de la carte. Satisfaisant sa gourmandise, elle effeuille les textes qu’une vingtaine d’auteurs ont dédiés aux plaisirs sensuels de la table. Seule en scène, voluptueuse, elle rayonne.  

Les lumières de Jean-Frédéric Beal donnent du jus à la mise en scène de Frantz Herman, et la voix charmeuse de Bertille enveloppe les mots de douceurs qui mettent le spectateur en appétit. Les mignardises du dîner précèdent toujours les bagatelles de la porte. Mais seuls les connaisseurs le savent.

 

 

 

 

 

Bertille ou La Cerise sur le gâteau

Depuis le 13 novembre

A la Folie-Théâtre à 19 h du jeudi au samedi

01 43 55 14 80