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15/10/2015

Un poisson nommé Claude

 

théâtre,poésie,humor,marc lavoine,léonore confino,géraldine martineauGrande Monsieur (Marc Lavoine) semble désabusé. Assise sur le même banc, Petit Fille (Géraldine Martineau) l’air effronté, l’accoste, le provoque, éveille sa méfiance, sa colère et finalement sa compassion. Elle dit que ses parents l’ont abandonnée, qu’elle a faim. Il l’invite avec la ferme intention de la ramener chez ses parents. Mais personne ne répond au téléphone. Elle est volubile, il est taciturne. Elle réclame des sucreries, il lui offre une soupe, puis un lit pour la nuit.

Non ce n’est pas ce que vous pouvez imaginer. Pas un soupçon de pédophilie. Pas de sexe, juste deux êtres que la vie a cabossés. Elle, avec son allure androgyne de gamine mal aimée : « ma mère dit que je lui pourris la vie ». Elle s’invente une vie aquatique parce qu’elle respire mal dans sa famille. Lui, solitaire, préfère les hommes et a avalé tant de couleuvres qu’il n’espère plus rien.

Qu’ont-ils en commun ? Un prénom asexué : Claude. Et la perte brutale de leurs parents.

Pourquoi un poisson « belge » ?théâtre,poésie,humor,marc lavoine,léonore confino,géraldine martineau

La scène se déroule à Bruxelles, c’est-à-dire, aurait ajouté Jarry « nulle part », ou plutôt, partout où deux humains essaient de panser leurs plaies.

Le « poisson » appartient à une légende japonaise sur le deuil, qui lui, est international. Nos deux Claude vont apprendre à pleurer ensemble, rire ensemble et regarder séparément vers l’avenir.

Cette jolie pièce en forme de conte philosophique est signée Léonore Confino mise en scène par Catherine Schaub. On y trouve une délicate poésie, une sensibilité aiguë.

théâtre,poésie,humor,marc lavoine,léonore confino,géraldine martineauMarc Lavoine qu’on avait déjà vu au cinéma et surtout dans la chanson fait ici d’excellents débuts au théâtre, sa partenaire, la petite Géraldine Martineau a tout d’une grande comédienne.

Et on leur souhaite beaucoup de spectateurs et de récompenses.

 

Photo : © Christophe Vootz

 

 

Le Poisson belge de Léonore Confino

Théâtre de la Pépinière-Opéra à 21 h

Tel : 01 42 61 44 16

 

 

14/10/2015

Chaumont en automne

 

 

Culture, loisirs, jardins, fleursVous avez manqué les nuits magiques de Chaumont-sur-Loire ?

Pour vous consoler, le domaine de Chaumont organise la 7ème édition des “Splendeurs d’Automne” du 17 octobre au 1 novembre 2015. 

Sur toute la durée des vacances de la Toussaint, vous découvrirez, jalonnant le parcours qui mène de l’entrée du Domaine au château, ainsi que dans l’espace des écuries, des fleurs extraordinaires, des fruits et des légumes de saison et de multiples variétés de cucurbitacées exceptionnelles rivalisant de fantaisie par leurs formes et leurs couleurs.culture,loisirs,jardins,fleurs

Pour le plaisir de vos yeux et pour fêter, comme il se doit, cet événement, le parc et le Château feront l’objet d’un fleurissement particulier réalisé pour l’occasion par les jardiniers du Domaine.

De plus, durant deux jours, les samedi 31 octobre et dimanche 1 novembre, vous pourrez rencontrer des professionnels du jardin qui vous feront partager leur passion et leur savoir-faire.

Vous pourrez aussi:

- Découvrir une exceptionnelle collection de plus de 350 espèces de pommes telles que : « la pomme citron », « l’ananas de Liège », « l’orange de suisse », « la banane d’hiver », « la mignonette rouge d’été », « la rose de Moringen », « la reinette grise d’automne »…

culture,loisirs,jardins,fleurs- Parcourir le potager expérimental du Domaine où cucurbitacées, légumes de saison et autres végétaux étonnants seront mis à l’honneur et, si vous le souhaitez, vous pourrez recevoir des conseils sur ces cultures particulières.

- Faire des échanges de graines, de plantes et de coloquintes.

- Découvrir des plantes oubliées et des objets artistiques ou pratiques pour décorer et entretenir votre jardin.

« Splendeurs d’automne » sera encore l’occasion de découvrir ou redécouvrir les expositions d’art contemporain, dans le parc historique et le parc des “Prés du Goualoup”, ainsi qu’à l’intérieur du Château.

Les expositions de pommes et de cucurbitacées seront visibles pendant toute la durée des vacances de la Toussaint.

Le Festival International des Jardins, ainsi que les expositions d’Art Contemporain, fermeront définitivement leurs portes le dimanche 1 novembre au soir.

Un conseil : passez-y toute la journée, il y a tant à découvrir !

www.domaine-chaumont.fr/

 

05/10/2015

Danser comme des païennes

 

théâtre,théâtre de l'atelier,b. friel,didier long Il y en a qui sont persuadés que nos racines sont chrétiennes, les ignorants ! Ils ont tout oublié de nos racines païennes, ou alors, ils ne les connaissent pas. Ils devraient aller plus souvent au théâtre. Car, Brian Friel*, un Irlandais — et qui est plus catholique qu’un Irlandais ?— nous rappelle, avec Danser à la Lughnasa que dans la mythologie celte, les paysans, après la moisson, fêtait le dieu Lug. 

Et, nous dit Wikipédia : « Il s’agit de la fête du roi dans sa fonction de redistributeur des richesses et d’équité, sous l’autorité des druides . C'est une trêve militaire qui célèbre la paix, l’amitié, l’abondance et la prospérité du royaume. Elle est obligatoire et réunit les trois classes (sacerdotale, guerrière et artisanale) de la société celtique. » Il paraît qu’il y avait l’équivalent en Gaule, le Concilium Galliarum.

Quand ils sont devenus chrétiens, les Irlandais ont conservé cette fête païenne.

Et, au cœur de cet été 1936, les cinq sœurs Mundy voudraient bien aller fêter la Lughnasa. Agnès (Léna Bréban), Rose (Lola Naymark), Kate (Claire Nebout), Maggie (Florence théâtre,théâtre de l'atelier,b. friel,didier longThomassin), sont encore célibataires, et regardent avec envie leur petite sœur, Chris (Lou de Laâge) qui, elle, a connu l’amour dans les bras d’un beau parleur Gerry (Alexandre Zambeaux). Sacré drôle ce Gerry ! Affabulateur comme le Mahon imaginé par Synge, (Le Baladin du monde occidental) et allant d’échec en échec dans tous ses projets comme le Platonov de Tchékhov. Les femmes, elles sont des sacrifiées. Vies ratées, tragiquement solitaires, mais que la confiance en l’avenir, la foi, tiennent debout. Alors, cet été-là, elles veulent enfin s’amuser, danser comme des païennes.

théâtre,théâtre de l'atelier,b. friel,didier longLeurs chamailleries, leurs espoirs, leurs secrets et leurs désillusions nous sont contés, quelque cinquante années plus tard, grâce à l’enfant, devenu homme, puis vieillard (Philippe Nahon).

Le metteur en scène, Didier Long, restitue avec finesse l’atmosphère violente et tendre de cette famille, la gravité de cette époque. Il signe avec Bernard Fau une scénographie adroite. Les comédiens, bien dirigés, transmettent la fragilité de ces personnages, le rêve et l’amertume de ces destins ordinaires.

 

Photos : © Christophe Vootz

 

 

Danser à la Lughnasa de Brian Friel

Texte français de Alain Delaye

Théâtre de l’Atelier

01 46 06 49 24

 

 Brian Friel né en1929 en Irlande du Nord est mort le 2 octobre 2015.