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21/02/2015

À lire et à voir

 

 

Livre, Théâtre; éditions de la Traverse, Café de la gare 

 

 Vous avez déjà vécu des rencontres familiales catastrophiques, où vous étiez arrivés pleins de bons sentiments et de bonnes intentions et d’où vous étiez partis l’injure aux lèvres et la rancœur chevillée à l’âme. Gilles Dyrek, maîtrise joyeusement ces conflits, ces disputes. Il évite, sur le fil du rasoir, les drames qui pourraient devenir sinistres et ramène toujours l’espoir.

 Dans Noël au balcon qui vient d’être créé au Café de la Gare, il nous fait la démonstration brillante que nous pouvons tous sortir indemnes, ou presque, de toutes les situations désespérées.

 

Grand-mère grincheuse, grand-père tendance alcoolo, père volage, ado en crise, enfant capricieux, mari maladroit, femme surmenée, sœur instable, tous les spécimens de fauteurs de mésentente sont réunis pour Noël dans deux familles différentes, mais qui vont se retrouver sur les balcons de leur résidence. La dinde est trop sèche, la bûche renversée, le Père Noël  a sifflé trop de champagne et Anne-Cécile est prête à accoucher…

C’est joyeux, dynamique, caustique, mais jamais méchant. Gilles Dyrek a de l’humour, un œil lucide sur ceux qui l’entourent, et de la tendresse pour ses personnages, ses pères paumés, ses femmes épuisées, ces hommes un peu balourds et tellement touchants, tellement naturels…

Les Éditions de la Traverse ont la bonne idée de publier le texte de cette pièce. Découvrez-la, lisez-la, vous aurez envie de la voir… ou de la jouer.

 

 

 

 

 

Noël au balcon  de Gilles DyrekLivre, Théâtre; éditions de la Traverse, Café de la gare

 

Fréquence Théâtre  N°58, prix : 12, 50 €

 

Éditions de la Traverse

 

 

 

En ce moment au Café de la Gare à Paris dans une mise en scène de l’auteur.

 

 

 

22:57 Écrit par Dadumas dans Blog, humour, Livre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer

Les qualités d’un valet

 

 

 

 

Théâtre, Théâtre de Poche-Montparnasse, Robin Maugham, Thierry HarcourtRichard (Adrien Melin) et Sally (Alexie Ribes) attendent Tony (Xavier Lafitte) qui vient de rentrer en Angleterre après avoir passé cinq ans en Afrique. Il vient d’hériter de son père. La maison est tellement sinistre, que son ami Richard la compare à une morgue (Décor, Sophie Jacob). Mais heureusement, Tony embauche Barrett (Maxime d’Aboville)qui sait tout faire. Cuisine, ménage, décoration, tout est sous sa « responsabilité ». Une perle qui ne voulant pas payer d’impôt, se contente d’un salaire modeste ! Et les qualités du valet compensent la mollesse du maître qui s’est juste donné la peine d’hériter !

Théâtre, Théâtre de Poche-Montparnasse, Robin Maugham, Thierry HarcourtMais très vite Sally, qui est amoureuse de Tony, entre en conflit avec ce valet. C’est d’abord, juste un malaise à propos d’un bouquet d’iris qu’il laisse dans l’entrée, puis elle se rend compte que le parfait serviteur « exploite la faiblesse » du maître. Bientôt, Tony engage, sur les recommandations de Barrett, une jeune employée de maison, Véra (Roxane Bret) afin que son valet ait moins de travail. Et quand Richard suggère à son ami de se séparer de Barrett, Tony prétend que celui-ci  le « protège contre ce monde froid et brutal ». Enfin Véra, provocante, aguicheuse, voulant « être aimée comme tout le monde », se glisse dans le lit de Tony alors qu’elle roule déjà dans celui de Barrett.

Que voulez-vous qu’il advienne ? Dans cette atmosphère trouble éclairée par les lumières de Jacques Rouveyrollis, les situations ambiguës se dégradent, la lumière monte avec les tensions. Surpris dans leurs ébats sexuels, Véra et Barrett doivent quitter les lieux. Mais la trêve dure peu. Tony ne peut se passer de Barret et accepte tout. Barrett revient, avec une nouvelle fille Kelly (Roxane Bret), plus vulgaire que la précédente. Tony accepte de partager avec son valet, le lit, la table, les jeux, les mots croisés, tout…

L’auteur, Robin Maugham, noue des fils démoniaques impossibles à rompre. Peu à peu s’installent des sentiments pervers. On boit beaucoup, et le metteur en scène, Thierry Harcourt, guide avec flegme ses interprètes vers le désordre et la déchéance. Les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz
 Théâtre, Théâtre de Poche-Montparnasse, Robin Maugham, Thierry Harcourtévoquent la fin des années 50, la bande son de Camille Urvoy recrée une atmosphère jazzy de ces années-là. L’insouciance s’estompe dans l’inquiétude, puis le dégoût. Le trio élégant du début a disparu. L’ami dévoué, Richard, après une dernière tentative, renonce à sauver Tony de l’abime où il a choisi de s’enfoncer. « Oublie-moi », dit Tony, sourire froid, regard indifférent, impatient de rejoindre ses acolytes pour l’infernale triangularité. Il reste seul en scène comme envouté par l’appel de ses complices.

Ainsi Faust fut perdu par Méphisto, ainsi Othello fut ruiné par Iago, ainsi s’égarent les âmes faibles… On en connaît encore aujourd’hui.

 

 Photo : © Brigitte Enguerand

 

The Servant de Robin Maugham


Traduction de Laurent Sillan


Mise en scène de Thierry Harcourt

 

Théâtre Poche-Montparnasse

Du mardi au samedi 19 h, dimanche 17 h 30

01 45 44 50 21

 

 

 

13/02/2015

Pêcheurs et prêcheurs en eaux troubles

 

Théâtre de l'Etoile du Nord, le Poulpe, Abbi PatrixVous connaissez sans doute Gabriel Lecouvreur dit « Le Poulpe » à cause de ses grands bras  mobiles qui assomment ses adversaires. Le personnage, créé par Jean-Bernard Pouy, a maintenant plus de vingt ans et deux cent quatre-vingt six aventures au compteur. Défenseur de causes perdues, pourfendeur de nazis et autres associés, grand amateur de bières et de vieux coucous déglingués, Le Poulpe est un anarchiste qui traîne dans des coups pas très politiquement corrects où il remet à leur place les fauteurs d’injustice. Depuis 1995, Le Poulpe est réinventé régulièrement par des auteurs différents. Ils se laissent guider par leur affinités mais obéissent à des règles précises : celle du fait divers, et de la contrainte, naissent de périlleuses et savoureuses entreprises. 

La quartier général du Poulpe est le rade de Gérard, Le Pied de porc de Sainte-Scolasse, et c’est sans doute à ce comptoir que Abbi Patrix le conteur, justicier à ses heures, Phil Reptil (guitare et musique électroacoustique) et Vincent Mahey (musicien, ingénieur du son) se sont retrouvés pour inventer un nouvel épisode à ses aventures.

Tous les trois nous emmènent jusqu’à l’île de La Réunion, en passant par Rungis et retour chez Gérard pour un "polar électro-conté". Pas de combat spectaculaire, tout est dans les mots, la voix, la musique et une bande son hautement suggestive. On entend les rumeurs de Rungis, les  tumultes des foules subjuguées par un prêcheur, les chants des oiseaux, les gazouillis du ruisseau, les vrombissements des moteurs, les craquements du bateau. C’est inventif, concret, dynamique et jubilatoire.

À la fin, le prêcheur et les pêcheurs en eaux troubles sont punis et Le Poulpe mérite toute notre reconnaissance.

Allez-y, ça change des classiques et le trio, sur scène vaut le voyage !

 

Photo : © Philippe Stisi

 

Le Poulpe de Julien Tauber

Théâtre de l’Etoile du Nord

01 42 26 47 47

mardi, mercredi et vendredi à 20 h 30

jeudi à 19 h 30

samedi à 17 h

 

Autour du spectacle :

Les mardis à 19 h 30, Julien Tauber vous accueille avec ses musiciens invités : Linda Edsjo percussionniste, Alexandra Grimal, saxophoniste, Florent Colautti, « artiste protéiforme ».

Les mercredis : le 18 février : Jean-Bernard Pouy, créateur du personnage de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe.

                       Le 25 février : Hervé Sard auteur du dernier Poulpe : La Catin habite au 21.

Les jeudis : « Bords de scène » avec l’équipe artistique.

Les vendredis : « After musical » avec, le 20 février : Tarik Chaouach,

                       Le 27 février : Girafe et Bruno Girard.

Les samedis : « Paroles de quartier », atelier de création dès 14 h (01 42 26 29 21), où, à partir de faits divers, les spectateurs écriront de courts récits répondant à la question : « Que ferait le Poulpe dans ce cas-là ? »

 

À lire pour mieux connaître Gabriel :  La Petite Écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy,

Arrêtez le carrelage de Patrick Raynal

Nazis dans le métro de Didier Daeninckx

Chili incarné  de Gérard Delteil

L’Amour tarde à Dijon  de Jacques Vallet

Etc.