05/09/2008
Être ou ne pas être…marié
Le mariage ne réussit pas à tout le monde. Ainsi, depuis que François (Stéphane Cottin) a épousé Valérie (Isabelle Cotte), il est harcelé par sa jalousie. Mais Serge (Éric Savin) qui n’a plus ni femme, ni boulot, croit encore aux valeurs sûres. Pourtant, quand il s’agit de séduire une femme libre, Gwendoline (Lysiane Meis), qui prétend préférer les « mecs mariés » aux célibataires, il remet vite fait l’alliance qu’il avait eu pourtant tant de mal à enlever, et dont Cyril (José Paul) voulait s’emparer afin d’appâter Élise (Caroline Maillard).
Un premier mensonge en entraîne un autre, depuis Feydeau le principe de la cascade est bien connu, et Xavier Daugreilh n’est pas un débutant. Avec Sans mentir il trousse avec art une comédie de moeurs raffinée, légère et pétillante où l’on retrouve les thèmes d’Accalmies passagères, et de Futur conditionnel. On reconnaît ses couples maladroits, avec des hommes un peu paumés devant l’attitude des femmes volontaires, lesquellles s’obstinent sur une idée, même si les événements leur donnent tort.
Ainsi, avec une lucidité et une tendresse singulières, dit-il la vérité sur la fragilité des amours, l’aveuglement des intéressés, la difficulté d’être sincère en amour, la quasi impossibilité d’accorder l’être et le paraître et la souffrance de ne pas être aimé de qui on aime.
José Paul et Stéphane Cottin jouent aussi les metteurs en scène. Ils ont su trouver le rythme qui convient aux rebondissements de l’intrigue. Les décors de Sophie Jacob coulissent sur un plateau surélevé que cerne un espace déambulatoire et les bascules de lumières de Laurent Béal permettent de changer rapidement de lieux. Les déplacements sont réglés de mains de maître.
Pas de temps mort, une souplesse dans l’enchaînement, et des acteurs qui jouent juste, une histoire bien menée, une fin heureuse et, somme toute très morale, souhaitons donc pour cette rentrée théâtrale, beaucoup de pièces de cette tenue.
Sans mentir, bien entendu.
Sans mentir de Xavier Daugreilh
01 45 22 08 40
Texte publié à L"oeil du Prince, 12 €
11:35 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre | Facebook | | Imprimer
26/06/2008
Prix Emmanuelle Marie
Le prix Emmanuelle Marie a été créé par les EAT (écrivains associés du théâtre) pour remercier les compagnies, les associations, les structures qui accomplissent un travail de diffusion du texte de théâtre, souvent dans des conditions difficiles, voire désespérantes, quand les débats culturels du jour s'orientent plutôt vers la télévision.
Luttant contre les marées de la médiocrité et le vent du conformisme, certains utopistes continuent le combat, s'attachant à entretenir, comme le disait Vaclav Havel "le foyer spirituel de la communauté humaine."
En 2008, le prix a été attribué à l'Association Orphéon, compagnie Orphéon Théâtre intérieur, Bibliothèque de Théâtre Armand Gatti à Cuers (83).
Les auteurs de Théâtre remercient le travail acharné de la compagnie Orphéon et saluent leurs lecteurs...
Pour le théâtre et le meilleur : auteurs et lecteurs unis...
10:05 Écrit par Dadumas dans culture, éducation, langue, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Concours, Culture, langue, littérature, éducation, théâtre | Facebook | | Imprimer
18/06/2008
Pas de panique !
Le monde de l’opérette se porte jeune. Fi des bluettes de charme et des personnages bien éduqués ! Les héros de Stéphane Laporte seraient plutôt cousins des Pieds nickelés. L'équipe de Panique à bord constitue une fine équipe.
Joséphine (Christine Bonnard)et son fils Kévin (Vincent Heden) se sont embarqués afin de plumer quelques pigeons pendant leur croisière, Madeleine (Angélique Rivoux) et Pierre (Michel Lerousseau) afin de réveiller leur libido, et Edouard (Jacques Verzier), le second, a engagé Jenny (Ariane Pire) comme chanteuse pour assouvir ses pulsions et satisfaire ses ambitions.
, il se révèle que Kévin n’est pas le fils de Joséphine, que Madeleine n’est pas l’épouse accomplie qu’il paraît, que Jenny n’est pas celle qu’on pense, et que le second, dans sa rage à devenir commandant, met tout ce joli monde en danger. Mais pas de panique dans Panique à bord Les tours de passe-passe de Kévin ne joueront aucun mauvais tour. « On va rire aussi fort que les mouettes » annoncent les voyageurs en goguette. Ils ne mentent pas. Le public se marre. Les tricheurs chantent joliment des couplets rigolos et sans prétention. Quand ils s’en vont « à l’abordage », voguant dans le bel océan d’escroquerie, les maîtres chanteurs ont de belles voix.
La musique de Patrick Laviosa est joyeuse et les paroles de Stéphane Laporte, malicieuses. Pour la mise en scène d’Agnès Boury, Sophie Jacob utilise un décor facilement transformable et la lumière franche de Laurent Béal anime les scènes.
Ah ! les personnages ne sont pas des parangons de vertus, que voulez-vous, aujourd’hui, y’a plus de morale ! Sont-ils vraiment condamnables ?
Pas de quoi fouetter un chat, mais sûrement de quoi se réjouir ! Pour passer un été souriant, embarquez au Tristan Bernard...
Panique à bord
depuis le 14 juin
au Théâtre Tristan Bernard
0145 22 08 40
19:35 Écrit par Dadumas dans Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théâtre, Musique | Facebook | | Imprimer