10/11/2014
La flamme des pompières
Elles portent une canadienne rouge (costumes Arnaud Lazérat) et des galons de fantaisie. Pardon ! de poésie, car les pompières sont poétesses. Elles sont quatre, mais elles marchent par deux, en alternance, Juliette Allauzen, Delphine Biard, Emilie Chevrillon, Sophie Plattner, en « duo festif et fantasque. »
Elles sont au Poche-Montparnasse tous les samedis, pour « raviver la flamme de la poésie », et sur un thème choisi libèrent des poèmes pour les offrir aux spectateurs. Elles en connaissent des centaines mais ce sont les spectateurs qui, à tour de rôle, tirent la carte illustrée qui les délivrent. Et à tous les coups, on gagne !
Pendant une heure, vous pourrez ainsi écouter Baudelaire et Prévert, Rimbaud et Rilke, Michaux et Shakespeare, Andrée Chedid et Marceline Desbordes-Valmore, Louis Labé et Marina Tsvetaïeva, Paul Eluard et Victor Hugo, Esther Granek et Armelle Dumoulin, Max Jacob et René de Obaldia, ou d’autres, car elles sont intarissables. Elles s’accompagnent elles-mêmes au violon et au piano dans les lumières de Pierre Blostin. La poésie cascade, fluide et colorée, et le public est ravi.
« Chaque spectacle est unique » disent-elles. Leur malicieuse sarabande vous ramène aux portes de l’enfance, dans ces paroles magiques qui vous guident et vous font croire que tout est possible.
Et si c’était vrai ?
photo :© D. R.
Les Pompières poétesses de Juliette Allauzen
Mise en scène de Romain Puyelo
Théâtre de Poche-Montparnasse
01 45 44 50 21
Tous les samedis à 17 h jusqu’au 27 décembre.
18:53 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, langue, Littérature, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre de poche-montparnasse, poésie | Facebook | | Imprimer
Les deux Mario
Ces deux-là, me rappellent Grégoire et Amédée. Et bien que l’auteur, Daniel Cabanis, nous défende d’enfermer ses deux Mario (Jacques Bonnaffé et Olivier Saladin) dans une catégorie, on ne peut s’empêcher d’évoquer les duettistes célèbres de Dubillard, qui eux-mêmes rappelaient Bouvard et Pécuchet de Flaubert.
En trente-six saynètes, ils parlent des voisins, des animaux, de la culture, des éléments, de tout et de rien. Ils sont péremptoires, se gaussent d’importance, se chamaillent, s’épient, se contredisent, se dénigrent et ne peuvent se passer l’un de l’autre. Une bande son (Bernard Vallery) dessine subtilement leur environnement.
Ils ont des pantalons trop courts comme dans les grands duos clownesques. L’un porte des chaussures montantes vert épinard, et une veste à gros carreaux, l’autre une chemise rose (Costumes Astrid Vartanian). La mise en scène de Jacques Bonnaffé joue avec des sangles rétractables, et détachables, et les protagonistes, sans cesse occupés se livrent avec gravité à des travaux répétitifs et inutiles, parfois captés par une lumière noire qui les rend irréels (Lumières Orazio Trotta) .
Et ils font rire ! Ils prennent le public à témoin, lancent des énormités tellement absurdes qu'elles provoquent, démontent le langage.
Bref ! C’est un régal ! Ne les manquez sous aucun prétexte !
Photo : ©Philippe Dereuder
Trente-six nulles de salon deDaniel Cabanis
Mise en scène Jacques Bonnaffé
Théâtre du Rond-Point
01 44 95 98 21
à 18 h 30
www.theatredurondpoint.fr
7 novembre – 6 décembre à 18h30
12:09 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, langue, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre du rond-point, d. cabanis, j. bonnaffé, o. saladin | Facebook | | Imprimer
07/11/2014
Exposition chez Hugo
Une nouvelle exposition, Regards croisés, à la Maison de Victor Hugo, présente, à travers les photographies, les mises en scène de quatre pièces de Hugo : Marie Tudor, Angelo tyran de Padoue, Ruy Blas, Les Burgraves, photos du centenaire (1902), dont l'affiche fut éclatante et la réussite triomphale, grâce à Lucien Guitry, le metteur en scène, Paul Meurice, Mounet Sully, et Mme Segond-Weber.
(dessin du carnet de Voyage sur le Rhin, 1839 : ce dessin est le prémisse des Burgraves)
(Affiche des Burgraves en 1902)
On connaissait l’engouement de Victor Hugo et de ses fils pour l’art de la photo, qui devient dès 1850 « un formidable outil de communication. » Alexandrine Achille, commissaire de l’exposition, note que la presse, « alliée incontournable », dès 1850, « relaie le portrait photographique ».
Aujourd’hui, les photos de Nadar, de Carjat, et tant d’autres constituent un précieux témoignage des mises en scènes des siècles passés. Elles sont une riche base de documents pour l'Histoire du Théâtre.
Les photos d’Agnès Varda affirment le génie de Jean Vilar, et ce n'est pas émotion qu'on revoie Christiane Minazzoli qui vient de nous quitter et Gérard Philipe resté le héros romantique, Ruy Blas, cher à nos coeurs.
© Agnès Varda
Les photos de Bricage révèlent l’esthétique d’Antoine Vitez, et celles de Raynaud de Lage, montrent la modernité de Christophe Honoré.
On regrette de n’y pas trouver des photos de Bernand ou d’Enguérand sur les mises en scène de Jean-Louis Barrault, de Vitez et tant d’autres, car si Les Burgraves sont rarement joués, les pièces : Marie Tudor, Angelo tyran de Padoue, Ruy Blas, sont souvent montées.
Et puisque, se glissent aussi dans l’exposition, des photos de la dernière mise en scène de Lucrèce Borgia à la Comédie-Française, pourquoi pas celles d'Enguérand dans la magnifique mise en scène d’Antoine Vitez ?
© Raynaud de Lage
Regards croisés
Maison de Victor Hugo
6, place des Vosges
75004 Paris
6 novembre 2014 au 1er mars 2015
14:02 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Histoire, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, exposition, maison victor hugo, photographie | Facebook | | Imprimer