21/08/2018
Richard pour mémoire
Je l'avais toujours connu souriant... ou en colère.
J'aimais son rire et ses révoltes.
J'aimais ses textes et ses mises en scène, son humour, son imagination.
J'ai encore en mémoire sa "Chasse au snark" et le miroir d'eau dans lequel les comédiens se mouvaient.
Je pense à "A quoi rêvent les vieux enfants" chaque fois qu'on évoque la vieillesse, et à la "Guérillère soprano", quand on évoque les femmes rebelles.
Ses Ubus africains sont toujours d'actualité...
Son "Enfant d'éléphant" n'est plus celui de Kipling, mais le sien, le nôtre aussi un peu, puisque nous l'avions publié, comme beaucoup de ses textes.
Il racontait l'épopée des utopistes mais aussi les déchirements intimes comme dans la "Nuit du père".
Il était fier de son fils, Emmanuel, et il avait raison.
C'est aujourd'hui vers le fils que nous nous tournons pour lui dire notre peine, mais aussi pour le réconforter et lui dire de continuer, et d'enrichir toujours nos beaux moments de Théâtre.
Au revoir Richard... S'il y a une éternité, j'aimerais te retrouver dans un paradis joyeux où tu referais le monde.
12:06 Écrit par Dadumas dans Blog, cabaret, culture, Histoire, humour, Littérature, Livre, Musique, Poésie, Politique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard demarcy | Facebook | | Imprimer
05/02/2018
Pas de bobards sur la guerre !
Comment parler de la guerre aux enfants ? Comment, à l’heure des commémorations du centenaire, les émouvoir sur le sort de ces milliers de jeunes hommes qui laissèrent dans les tranchées boueuses leurs illusions, leurs espoirs et leur vie ?
Alexandre Letondeur, s’inspirant des « journaux des tranchées » a conçu Le Petit Poilu illustré comme un époustouflant numéro de clowns. Il montre avec humour la volonté des puissances, l’enchaînement des alliances, la cruauté de hiérarchies militaires et son mépris de la chair à canon, en jouant sur le grotesque des situations, des costumes (Pierre-Jean Beroy), de l’équipement.
L’auteur est Paul, l’Auguste du duo, qui encaisse toutes les avanies avec l’air naïf d’un brave poilu. Romain Puyuelo (Ferdinand) est son partenaire autoritaire et suffisant. Et sous la direction de Ned Grujic, les deux compères, revenus de l’au-delà nous conte la Guerre sans verser dans le pathos.
Et pourtant ! Ces deux hommes, n’en reviendront pas ! Ils vont mourir à Verdun pour « garder le terrain conquis », quinze fois abandonné, quinze fois repris. Ils citent les chefs indifférents : Joffre et Nivelle. Ils chantent la terrible Chanson de Craonne, hymne de leur désespoir. Et La Madelon de la victoire qu’ils ne pourront entonner avec les vainqueurs.
La scène commence dans une chambre d’enfants, mais chaque objet, tableau, parc, poupées, fusil de bois, est vite détourné de sa fonction. À la guerre, c’est toujours les mêmes qui trinquent !
Ils questionnent les enfants qui assistent au spectacle, et qui vibrent aux injustices. Et ces échanges forment l’esprit critique qui manque aujourd’hui à tant de frères humains. Les dates sont rigoureusement données, les faits avérés, car on ne peut pas mentir aux enfants ni raconter des bobards aux adultes !
Ce spectacle tourne depuis 2014, et va encore tourner. Ne le manquez pas.
Le Petit Poilu illustré d'Alexandre Letondeur
Jusqu’au 24 mars au Lucernaire
01 42 22 66 87
Mercredi et samedi à 14H30, dimanche 14H
Et pendant les vacances scolaires du mardi au dimanche
En tournée :
- 25 mars 2018 au Pecq (78)
- 27 mars 2018 à La Chapelle Saint Luc (10)
- 7 avril 2018 à Bailly (78)
- 10 avril 2018 à Brunoy (91)
- 3 au 5 octobre 2018 à Beaugency (45)
- 12 octobre 2018 à St Quentin Fallavier (38)
- 16 et 17 octobre 2018 à Clermont-Ferrand (63)
- 19 et 20 octobre 2018 à Avallon (89)
- 24 octobre 2018 à La Ferté-sous-Jouarre (77) –
- 11 novembre 2018 à St-Georges-sur-Cher (41)
- 12 novembre 2018 à Eragny (95)
- 14 novembre 2018 à St Dié-les-Vosges (88)
- 16 novembre 2018 à Longvic (21)
- 20 novembre 2018 à Dax (40)
- 24 novembre 2018 à Lambesc (13)
- 27 novembre 2018 à Rognac (13)
- 19 au 22 décembre 2018 à Pontarlier (25)
12:30 Écrit par Dadumas dans Blog, éducation, Histoire, humour, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, guerre de 14-18 | Facebook | | Imprimer
15/10/2017
De haine et d'amour
Trois femmes. Trois psychanalystes en scène. Mélanie Klein (Marie-Armelle Deguy), sa disciple Paula (Sarah Le Picard), et l’objet d’étude, sujet des dissensions, Mélitta (Clémentine Verdier) fille de Mme Klein.
Nous savons que Mélitta, devenue elle-même médecin, s’opposa violemment à toutes les découvertes de sa mère. Nicolas Wright montre ces trois femmes au cours d’une nuit de quête et d’aveux, de suspicions et de confessions. Ce n’est pas la nuit de Walpurgis, mais tous les démons y sont convoqués.
Vous ne croyez pas à la psychanalyse ? Vous avez vos raisons. Mais ici, vous auriez tort de vous priver de cet éblouissant trio. La reine est sans conteste, Marie-Armelle Deguy, puissante et fragile, d’une intelligence remarquable dans l’interprétation d’un texte mouvant et violent.
Clémentine Verdier, en fille perverse, vindicative et irascible, est bouleversante. Et Sarah Le Picard, blessée, mais lucide et déterminée, joue la raison face à ces passionnées, pétries de haine et d’amour.
Le spectacle mis en scène par Brigitte Jacques est puissant, ne le manquez pas…
Mme Klein de Nicolas Wright
Traduction François Regnault
Mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman
Théâtre de la Ville/salle des Abbesses
01 42 74 22 77
Jusqu’au 20 octobre
11:04 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Littérature, Science, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, psychanalyse, mélanie klein, brigitte jaques-wajeman | Facebook | | Imprimer