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11/01/2016

Alice, la petite fille éternelle

 

 

Théâtre, littérature, Lewis Carroll, Emmanuel Demarcy-Mota, Fabrice MelquiotAlice, personnage d’Alice au pays des merveilles, est née il y a plus de cent cinquante ans. Elle demeure pour beaucoup « la petite fille éternelle ». On dit qu’elle fut inspirée à Lewis Carroll, (de son vrai nom Charles Dodgson) par un personnage réel, la charmante Alice Liddell, quatrième enfant d’une fratrie de dix, dont le père était doyen du Collège où Charles Dodgson enseignait les mathématiques.

On dit aussi qu’Alice est devenue « un mythe ». Enfin, c’est Fabrice Melquiot qui l’affirme dans Alice et autres merveilles, une pièce de théâtre dont Emmanuel Demarcy-Mota fait un spectacle enchanteur[1].

La grande scène du Théâtre de la ville se prolonge par un tréteau perpendiculaire au coeur du public. Les premiers spectateurs pourraient toucher cette Alice en anorak jaune citron qui leur parle. Mais il y aussi un lapin qui court en haut de la salle et ces images projetées sur le fond de scène. Ils en sont tous tourneboulés…

Et ce n’est qu’un début !

Une trappe s’ouvre et le drôle de personnage mi-homme, mi lapin (Philippe Demarle) qui en sort, entame le dialogue avec Alice, puis disparaît derrière le rideau rouge, parce qu’il a rendez-vous. Tout le monde sait que les bêtes parlent, mais certains, qui ne savent pas les écouter vous diront : « On ne sait plus quoi inventer ! »

Le Lapin parti, voici qu’arrive un Chaperon rouge qui en a assez de faire « les commissions pour sa mère-grand ».

Ce n’était pas dans l’histoire que vous avez lue ? Mais ici vous êtes au Théâtre, en 2015, et les poètes ont le droit de mélanger les mythes qui leur trottent dans la mémoire ! Il faut briser les contraintes ! Fabrice Melquiot se souvient des contes de son enfance, du grand méchant Loup, et donc du Chaperon rouge, de Pinocchio aussi, et même de la poupée Barbie de sa sœur. L’univers de Lewis Carroll s’élargit, et celui d’Emmanuel Demarcy-Mota les libère tous.

La scénographie inventive de Yves Collet les cristallise avec un syncrétisme parfait.

Et la troupe se plie à toutes ces variations. Car huit des comédiens (qui interprètent 25 rôles), Jauris Casanova, Valérie Dashwood, Philippe Demarle, Sandra Faure, Sarah Karbasnikoff, Olivier Le Borgne, Gérald Maillet, Walter N’Guyen, se retrouvent régulièrement dans les mises en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota et jouent ensemble avec une cohésion rare. Les masques d’Anne Leray les aident à se transformer à toutes les étapes du conte. On retrouve aussi Christophe Lemaire et Yves Colet aux lumières et c’est ainsi que naît l’harmonie autour d’Alice, Suzanne Aubert, délicieuse « petite fille », et comédienne prodigieuse. Et il en faut du talent pour tenir la scène dans la grande salle devant le difficile public des scolaires qui la suit sans broncher ! Elle vole dans les cintres, elle tombe : « Même pas mal ! ». Elle glisse, elle nage et patauge dans le lac limpide creusé sur la scène. Elle chante aussi Alice, elle se transforme, elle entraîne tous les petits cœurs qui ne battent que pour elle, à la recherche du « jardin » de ses rêves. 

C’est un miracle ? Non, une mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota. Il a même réussi le pari de faire participer une chorale de Belleville, et de jouer pour les enfants dans la grande salle du théâtre de la Ville !

J’ai eu la chance de voir Alice et autres merveilles. Alors, dès que j’entends parler d’une reprise, je vous mets vite un message sur facebook…

 

 

 

Alice et autres merveilles de Fabrice Melquiot, d’après Lewis Carroll

Théâtre de la Ville du 28 décembre au 9 janvier

Texte publié chez L’Arche.

 

 

 

 

[1] - Créé au Théâtre de la Ville en avant-première pour le Noël des enfants du Secours Populaire.

10/01/2016

Des contes, faisons table rase !

 

Théâtre, danse, théâtre du Rond-Point, Laura ScozziAh ! Qu’ils étaient beaux les contes de notre enfance ! Ils apprenaient aux petites filles qu’il fallait se méfier du loup, fuir les vieilles reines, ne pas croquer la pomme, et attendre le Pince charmant avec lequel elles seraient éternellement heureuses en faisant beaucoup d’enfants.

Mais ces modèles conduisant souvent les jeunes femmes aux désillusions amères, Laura Scozzi a voulu en faire table rase.

Avec son spectacle : Barbe Neige et les sept petits cochons au bois dormant, elle s’inspire de quelques scènes clés de Blanche Neige, Cendrillon, Les Trois Petits Cochons, Le Petit Chaperon rouge, La Belle au bois dormant. Mais les frères Grimm, Charles Perrault et les sages conteurs des veillées d’autrefois n’ont plus qu’à se voiler la face ! Non seulement Laura Scozzi ne respecte pas leur narration, mais elle « assassine » le « modèle imposé » ! Mêlant danse, théâtre, chant, elle subvertit le merveilleux, et la baguette de la bonne fée n’est plus très efficace.

Blanche Neige porte bien la jupe jaune dont l’affuble Walt Disney mais elle n’est pas unique. Sur scène, sept Blanche-Neige se disputent la faveur d’un seul nain ! La Belle au bois dormant a le sommeil trop lourd et les Princes charmants peinent à la réveiller. Cendrillon perd sa basket ou sa petite culotte, quand ce n'est pas sa jambe. Tout se déglingue au pays de "il était une fois". Les Petits Cochons sont de petites cochonnes[1] délurées, Le Chaperon rouge n’a plus peur du loup, lequel papillonne sans dévorer personne. Quant à Barbe-Bleue, devenu chanteur, il se prend la claque de sa vie !

Ne vous étonnez pas si ces personnages croisent un Winnie l’Ourson débonnaire, des Mayas abeilles malfaisantes, et un roi cerf. Huit danseurs prodigieux, sur la musique de Niccolo Paganini bouleversent le merveilleux des contes qu’ils transforment en comédie satirique.

C’est extravagant, plein d’humour et de sagesse finalement. Ils ne se marièrent pas, furent heureux quelquefois, et firent rire les enfants et leurs parents…

Petites filles, abandonnez les contes de fées, courez au Rond-Point, Laura Scozzi va faire votre éducation…

 

 

Affiche © Stéphane Trapier

 

 

Barbe Neige et les sept petits cochons au bois dormant conception, chorégraphie et mise en scène de Laura Scozzi

Théâtre du Rond-Point

Jusqu’au 31 janvier

01 44 95 98 21

www.theatredurondpoint.fr

 

 

 

[1] - Comme dans l’album de Frédéric Stehr.

20/11/2015

Allez au spectacle !

théâtre du rond-point,danse,musique,rock,gallota 

 

Quand les drapeaux sont en berne, on n’a guère envie d’aller au spectacle. Quand un concert de rock est pris pour cible, on a peur d’aller écouter de la musique.

Et pourtant !

My rock rassemble !

Plus d’animosité, rien que les beaux souvenirs de ces concerts de jeunesse où vous alliez avec les copains du bahut, les amours adolescentes qui vous faisaient vibrer autant que la musique.

Jean-Claude Gallota a « écrit » pour vous, pour nous, une « histoire » du rock en tableaux dansés. Les images de vos idoles projetées sur écran accompagnent douze danseurs et le conteur. En treize séquences, Alexane Albert, Agnès Canova, Ximena Figueora,Jean-Claude Gallota, Paul Gouëllo, Ibrahim Guétissi, Georgia Yves, Bruno Maréchal, Bernadita Moya Alcade, Fatoumata Niang, Jérémy Silvetti, Gaëtano Vaccaro, Thierry Verger, Béatrice Warrand, douze danseurs, un chorégraphe, en treize tableaux vous font revivre ces moments d’éveil du printemps. Les costumes de Marion Mercier et Jacques Schiotto, couleur jean ou noir et blanc, y accrochent une jeunesse atemporelle.

On retrouve les Beatles, les Who, les Rolling Stones que même vos parents connaissent et on (re)découvre Iggy Pop et Nick Drake qu’on avait un peu oubliés.

Séquences brutales, séquences lascives, eh oui ! car « rock’n roll », signifiait : « faire l’amour » et on se rappelle alors l’injonction : « faites l’amour, pas la guerre ! »

Il est temps de revenir à cette devise !

 

 

My rock de Jean-Claude Gallota

Théâtre du Rond-Point à 18 h 30*

Jusqu’au 6 décembre

 

* Contrôles de sécurité à l’entrée…