29/04/2010
Paris, toujours !
Redingotes rouges et collants noirs, elles ont l’ingénuité et l’insolence des grandes comédiennes. Delphine Haber et Isabelle Siou, venues du théâtre, ont concocté une « balade parisienne » peu ordinaire. Elles aiment Paris et elles aiment ses poètes. Elles ont donc cousu avec une grande intelligence des textes du XXe siècle qui parlent de la capitale.
Elles annoncent, Apollinaire, Queneau, Franck Venaille, Jacques Roubaud, Gainsbourg, Brassens, et on prend naturellement bien du plaisir à les retrouver. Cependant, l’attrait du spectacle est la découverte des textes nouveaux, et spécialement ceux de Yan Pradeau, musicien et auteur de chansons délicieusement acidulées.
Fines et souples comme des lianes, jumelles en scène, elles chantent et dansent autour d’un de ces bancs publics chantés par Brassens, et sur lequel Benoît Mellal, leur metteur en scène a installé « leur » musicien Yan Pradeau.
Cette heure de cabaret bien tempéré vous donne un spectacle épatant, qui vous met en appétit pour toute la soirée. Vous auriez raison d'y aller très vite.
Balade parisienne
Cabaret de chansons et de poésies
Théâtre du Ranelagh
01 42 88 64 44
Du mercredi au samedi à 19 h
Samedi à 16 h 30
Dimanche à 15 h
10:00 Écrit par Dadumas dans cabaret, Littérature, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, chanson, cabaret, poésie, paris | Facebook | | Imprimer
19/04/2010
Sublim'comédie reprise
Sublim’ intérim de Louise Doutreligne est reprise au Vingtième Théâtre ! enfin !
Voir notre note du 9 janvier.
à ne manquer sous aucun prétexte !
18:00 Écrit par Dadumas dans humour, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, musique, louise doutreligne, jean-luc palièssublim’ comédiesublim’ comédie | Facebook | | Imprimer
24/03/2010
Travailler plus ou ne plus travailler?
En novembre 1831, à Lyon, les « canuts », ouvriers de la soie, travaillaient quinze à dix-huit heures par jour, et leurs enfants, dix heures seulement. Facile ! Ils avaient leur « bistanclaque » à domicile. Ils ne rechignaient pas à travailler, mais ils voulaient seulement qu’on ne baisse pas leurs salaires. Le roi Louis-Philippe envoya le maréchal Soult et vingt mille hommes de troupe et cent cinquante canons pour réprimer « l'émeute ». Son ministre, Casimir Périer entendait rétablir « l’ordre public »
Le 14 février 1834, une seconde révolte éclata. Monsieur Thiers envoya douze mille soldats contre des émeutiers désarmés. Il n’y eut que trois cents morts : « de mauvais sujets » qui voulaient « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ».
Malgré les répressions, les luttes reprirent en 1848, puis en 1849. De ces luttes naquirent des associations mutualistes de secours, ancêtres de notre sécurité sociale, de nos retraites.
Pourquoi je vous raconte ça ?
Parce que le travail se fait rare et qu’un spectacle musical Ça travaille encore évoque en chansons le long chemin qui mène de la semaine sans repos au chômage obligatoire. Louis Doutreligne, qui vient de signer un magnifique Sublim' interim, a cousu quelques textes pour relier les chansons qui, depuis 1894, à ces premières années du XXIe siècle, parlent de cette denrée devenue rare : le travail. Le Chant des Canuts, signée Bruant évoque les révoltes du XIXe siècle. Il conclut :
" Nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la révolte qui gronde "
C'est un chant noble.
Un spectacle musical avec des chansons déjà faites se doit de mêler les genres. Il y aura des chanson coquines (La Biaiseuse), des chansons légèrement frondeuses (Je ne veux pas travailler) ironiques, qui n'égratignent personne (Merci Patron), des chansons désespérées, (Il ne rentre pas ce soir, Les Mains d'or). Trente titres parcourent un itinéraire qui sinue de l'amour du métier à la tentation de tirer au flanc.
La mise en scène de Jean-Luc Paliès est précise et pétulante. Le jeu qu'il propose se suit agréablement. Au piano, Jean-Christophe Déjean (ou Thierry Pichat), à la contrebasse, Alexandre Perrot, à la batterie, Jean-Baptiste Paliès, accompagnent Claire Faurot, Laura Pélerins, Isabelle Zanotti, Alain Guillo, Miguel-Ange Sarmiento dont certains jouaient dans Sublim'Interim.
Entre les hymnes à la paresse, et la volonté de survivre, sommes-nous encore libres de choisir ?
Ça travaille encore, spectacle musical de louise Doutreligne et Jean-Luc Paliès
Vingtième Théâtre
01 43 66 01 13
jusqu'au 14 avril
mercredi au samedi, 21 h 30
dimanche, 17 h 30
10:29 Écrit par Dadumas dans cabaret, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre, chanson, histoire | Facebook | | Imprimer