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11/09/2011

À quoi rêvent les demoiselles

 

Vous vous rappelez ces bonbons acidulés qu’une marchande vous vendait à la pièce quand vous sortiez de la communale ? Les Fantasmes de Demoiselles, avec leurs savoureuses annonces matrimoniales, imaginées par René de Obaldia, ont cette saveur acidulée qui fait saliver, éveille les sens et adoucit la bouche quand vous avez dégluti. Elles raillent gentiment les petites sottes qui croient au Prince charmant. théâtre 14,rené de obaldia,pierre jacquemont

Les Demoiselles dont il est question, interprétées par Isabelle Ferron et Manon Landowski, en esquissent les traits avec légèreté. Demoiselles de bureau ou de magasin, elles cherchent l’homme idéal. À quoi rêvent les demoiselles aujourd’hui ? Elles songent à se marier, se ranger, procréer. Elles guettent un mari, un amant sur la ligne d’horizon et oublient de regarder près d’elles.

Pierre Jacquemont le metteur en scène, les installe derrière deux comptoirs-bureaux. Meubles d’abord immobiles, placés symétriquement sur la scène, les deux éléments se déplacent, se rassemblent, s’écartent, créant des espaces toujours différents au gré de l’imagination des demoiselles. Il invente ainsi une surprenante chorégraphie (Sonia Enquin) pour ces « dramuscules poéticobaldiens ».

 

Immédiatement, les hommes qu’elles espèrent se matérialisent: Pierre Jacquemont lui-même et Laurent Conoir, les incarnent aussitôt. Lionel Privat a mis en musique ces petites annonces rimées jetées sur le journal ou sur la grande toile virtuelle d’un monde devenu autiste. Musique vivante puisque, deux musiciens l’un à jardin, au piano (Raphaël Sanchez ou Thierry Boulanger), l’autre à cour avec un accordéon, une guitare et des percussions (Stéphane Puc) accompagnent ces couplets, Souhaitent-elles un « homme avec de belles manières », « un rigolo », un « officier », un « breton », un « malabar », un « laid », un « psy », ou pire ? Ils incarnent tous les genres… « sauf le genre ennuyeux » , car c’est un fabuleux quatuor !

L’auteur, René de Obaldia, octogénaire dit-on, vient de recevoir le Prix de l’Éternelle Jeunesse. On n’en est pas surpris !

 

 

Photos © Lot

 

 

 

Fantasmes de Demoiselles de René de Obaldia

Théâtre 14

01 45 49 77

Ma, ve, à 20h 30

Me, Je à 19 h

Sa à 16 h Et 20 h 30

Jusqu'au 22 octobre

 

 

25/06/2011

Festival Obaldia

 

 

La rentrée s’annonce talentueuse. Et pas triste ! Du moins au Théâtre du Ranelagh. Catherine Develay qui le dirige, va célébrer René de Obaldia.

Rendre un hommage à un poète vivant ? Avouez que c’est bien plus plaisant pour l’auteur qui avoue : « se griser à sa propre source » ! Depuis qu’il est devenu Immortel, (en 1999) ce diable d’homme a rajeuni. Depuis la saison dernière, il tient l’affiche avec Obaldia sur scène. Une vraie gageure ! Une heure sur les planches à deviser élégamment (et malicieusement) de son œuvre, le regard amusé, le sourire aux lèvres, et, d’anecdotes, en lectures, il nous livre son œuvre. obaldia,théâtre du ranelagh,le douarec,stéphanie tesson,pierre jacquemont,brock

Il participera donc en personne à ce Festival René de Obaldia. Et,  parce qu' il jubile d'être ainsi fêté, il vient voir les compagnies, précise , explique (quand on lui demande), assiste aux répétitions, accepte les propositions, et les metteurs en scène, les comédiens sont tous devenus obaldiens !

Dès le 9 septembre, soyez prêts ! Entrez dans son univers espiègle avec Du vent dans les branches de sassafras où les joyeux cow-boys de Thomas Le Douarec vont prendre les armes contre le chef comanche Œil de Lynx…

Il y aura aussi L’Amour à trois, toujours sous la direction de Thomas Le Douarec. Puis Stéphanie Tesson dirigera Brock dans Au bal d’Obaldia à partir du 21 septembre. Pierre Jacquemont fera chanter Les Innocentines dès le 1er octobre et les Fantasmes des demoiselles à partir du 26 octobre.

Pour compléter ce cycle, le lundi à 21 h, les amis de René de Obaldia, viendront dire, lire et chanter, ce qui n’a pas pu être programmé.

De belles soirées en perspectives ! Qu'on se le dise : Monsieur le Comte est servi !

 

 

 

 

Photo © Lot

 

 

Festival René de Obaldia

Théâtre du Ranelagh

01 42 88 64 44

Du 9 septembre au 19 novembre

18/05/2011

Une mort très douce

 

 

 

Noëlle Châtelet avait su trouver les mots pudiques, douloureux, affectueux pour dire la mort. Une mort très douce. Celle de sa mère, qui, à quatre-vingt douze ans avait choisi de partir avec dignité avant le grand naufrage du corps et de l’esprit. C’était un récit bouleversant.

Gérald Chatelain en l’adaptant au théâtre, a su recréer l’émotion de la lecture sans aller jusqu’au pathos. Il met en scène le dialogue mère-fille avec une comédienne magnifique, Catherine Rétoré. Elle est seule sur un plateau dans lequel s’ouvrent des trappes. théâtre,artistic athévains,gérald chatelain,noëlle châteletEt de ces bouches d’ombre montent des marionnettes, marottes à tringles manipulées par deux servants, Sylvain Blanchard et Natacha Stoyanova. Il y aura aussi des silhouettes découpées, et en fond de scène des images animées de Jean-Pierre Lescot. Et la voix de Sabine Haudepin, chaude, aux inflexions généreuses, au timbre sensible. Pas une voix de vieillarde, ni de mourante. Mais la voix d’une femme sans faiblesse qui ne transige ni avec son amour, ni avec ses principes. théâtre,artistic athévains,gérald chatelain,noëlle châtelet

 

 

 

La marionnette distancie, elle évacue le tragique. Une marionnette impériale, vêtue d’un manteau de brocart rouge à traîne alterne avec celle, plus prosaïque d’une grand-mère à  cheveux blancs et tablier bleu, image traditionnelle des livres pour enfants. La mère de Noëlle Châtelet portait un survêtement bleu, mais si l’auteur ne s’y retrouve pas, nos mémoires archaïques la reconnaissent. Lorsque la narratrice prend une flûte traversière pour accompagner la mort de sa mère, c’est le paradis qui s’ouvre.

La dernière leçon est bien sûr un « dialogue d’amour » entre la mère et la fille, commencé dès la naissance et que la fille continue par-delà la mort. La leçon est celle de « l’apprendre à mourir »  des grands philosophes, Socrate, Platon, Sénèque, Montaigne.

Une très belle réalisation.

 

 

 

Photo: Lot

 

La Dernière Leçon d'après le récit de Noëlle Châtelet

adaptation de Gérald Chatelain

 

Théâtre des Artistic Athévains

Jusqu’au 31 mai

01 43 56 38 32

Attention aux horaires :

Mardi à 20 h

Me et Je à 19 h

Ve et sa à 20 h 30

Sa et Di à 16 h