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21/01/2009

Réveillez-vous, v’là les FranJines !

 

 FranJines ? Voilà mon ordinateur qui proteste ! Ça ne s’écrirait pas comme ça ! Qu’est-ce qu’il en sait l’ignorant ? FranJines, c’est avec un J comme Jacques et je vais l’ajouter à sa mémoire limitée. Il faut le comprendre, le pauvre ! Il n’était même pas conçu du temps où les Frères Jacques entamaient une tournée internationale. En pleine guerre froide, par leur façon de jouer leurs chansons, ils réchauffaient les relations entre les peuples désunis.

Ils nous avaient quittés au début des années 80. Ils ont fait des émules. Après le quatuor masculin, voici les FranJines, qui renouvellent le genre avec une « facétie musicale ». FRERESJACQUESphoto1(H.Marcouyau).jpgElles ont gardé les gants blancs, mais renoncé au chapeau melon. Sur la tenue basique noire, elles ont enfilé un gilet de couleur comme leurs maîtres. Les leurs sont asymétriques. Marièle Chartier est « Bleu », Myriam Allais, « Rouge », Angélique Dessaint, « Jaune », Ève Druelle, « Vert ». Et de leurs voix colorées, elles forment un ensemble parfaitement ajusté dans le moindre geste et subtilement accordé dans le quart de ton et le huitième de mesure…

Pas de nostalgie, mais un hommage dynamique à leurs aînés. Sous la conduite de leur pianiste : Sophie Rieger qui joue la maîtresse d’école, les quatre espiègles suivent le chemin de la vie, de l’enfance à… plus tard, de La Confiture aux « souvenirs sur papier glacé » : La Photographie. Elles jouent certaines chansons, y ajoutent trois textes des Exercices de style, et ressuscitent Queneau, Prévert, Francis Blanche et Boris Vian. Les FranJines marquent des pauses ironiques dans leur récital, avec les images d’animation réalisées par Lisa Paclet. Taquines, dynamiques et tendres, elles vont vous séduire. Je vous les recommande.

Le bonheur n’est plus dans le pré, mais sous les combles du Théâtre des Variétés !

 

 

Frères Jacques…Dormez-vous

Petit Théâtre des Variétés

Du mardi au samedi à 19 h 30

01 42 33 09 92

                                                                                                                                                                                                                                      photo H.Marcouyau

 

19/01/2009

Une Célestine diabolique

La Célestine est une œuvre singulière : mi-roman, mi-drame, écrite et publiée anonymement au XVe siècle, elle se passe à Tolède, quand l’Inquisition emprisonne les âmes et dresse des barrières pour surveiller les mœurs. Elle porte en sous-titre : « tragi-comédie de Calixte et de Mélibée ». La tentation était donc grande de l’adapter à la scène. On y succomba. Une des plus remarquables, jouée à Avignon, il y a quelque vingt ans, tirait l’œuvre vers la tragédie. Celle d’Henri Lazarini choisit surtout le côté picaresque.

PHOTO%20CELESTINE%20(Biyouna%20et%20Myrian%20Bella).jpgLa Célestine (Biyouna), mère maquerelle, faiseuse d’anges, raccommodeuse de virginité, sorcière à l’occasion, marchande par nécessité, règne sur le monde des prostituées : Elicia (Rona Hartner), Areusa (Éloïse Labro), des soldats de fortune : Centurion (Didier Lesour), des valets cupides : Sempronio (Luis Rego), Parmeno (Gaspard Legendre), Lucrecia (Céline Caussimon). Cet univers corrompu et corrupteur n’épargne personne et engloutit la pureté de Mélibée (Myriam Bella), et l’amour de Calixte (Tristan Lhomel).

Nous n’entendrons pas la souffrance de Plébério, père noble désespéré, mais nous verrons le Mal sous le masque de la dévotion, la sensualité qui avilit, les ma chinations des uns et des autres, l’argent maître de l’honneur. La scénographie de Xavier Lazarini, (co-metteur en scène avec l'adaptateur) épure le décor, allège les costumes, simplifie l’intrigue.

Biyouna, incarne une Célestine arabo-hispanique terrible et superbe, madrée, rugueuse, diaboliquement hypocrite. Les valets sont enjoués, les prostituées friponnes. Mais d’où vient qu’on ne croie guère à l’amour de Calixte et de Mélibée ?

 

 

 

La Célestine de Fernando de Rojas

Adaptation Henri Lazarini

Du 14 janvier au 1er mars

Vingtième Théâtre

01 43 66 01 13

 

Les filles de Tchekhov

 

 Les sœurs Lecharme sont quatre. Elles se retrouvent chaque année la nuit de la Saint-Jean. Leur papa ayant eu le mauvais goôt de décéder dans la nuit du vingt-quatre au vingt-cinq décembre, leur maman a préféré le solstice d’été à celui d’hiver pour fêter… Noël. Reveillon1PhotoLot.jpgMais cette année, Maman n’est plus là, et Sophie (Anne Richard) la plus jeunes, divorcée, à qui elles ont laissé l’usufruit et la charge de la maison, les attend avec sa fille Julie (Constance Carrelet), en pleine crise d’adolescence. Son père, emmène en vacances sa nouvelle conquête et l’abandonne une fois de plus !

Tchekhov n’aurait pas renié ces filles-là. Françoise dite Fanfan (Annick Blancheteau), l’aînée, veuve sans enfant, toujours critique, est « usante », Martine (Martine Mongermont) cherche encore le compagnon idéal, et Lucie (Françoise Lépine) à quarante ans, cachetonne en banlieue ou dans des pubs minables. Dans ce jardin sans hommes, s’invite Solange Pinson (Martine Pascal), une collègue de Sophie, à qui il n’arrive que des malheurs.RÚveillon5PhotoLot.jpg

Toutes ces solitudes pourraient tourner à l’aigre. Il n’en est rien. Ces femmes sont courageuses, généreuses, douées pour être solidaires et optimistes. Il faudra vendre la maison, renoncer provisoirement aux hommes, mais grâce à leur sens de l’humour, elles viendront à bout des rancoeurs et des griefs.

Les comédiennes dirigées par Annick Blancheteau et Jean Mourière, s’accordent harmonieusement pour donner, sur scène, une belle leçon de philosophie signée Isabelle de Toledo. Avec elles, on croirait presque que la crise n’existe pas…

 

 

 

Réveillon d’été d’Isabelle de Toledo

Théâtre Michel

01 42 63 35 02

 

 

 

19:19 Écrit par Dadumas dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre |  Facebook | |  Imprimer