31/03/2018
Y a-t-il un traducteur compétent ?
En considérant les affiches de cinéma je me dis que l’industrie cinématographiques doit manquer de traducteurs. Car, au moment où certains clament qu’il faut défendre la langue française, comment expliquer le nombre de titres qu’on nous propose en anglais ?
Et même quand des traductions ont été proposées, elles n’apparaissent… qu’en sous-titres !
Ainsi de 3 Billboards, traduit par Les Panneaux de la vengeance mais annoncés en anglais, ainsi de The Captain film allemand (Tiens, au fait quel titre avait-il dans cette langue ?) traduit par L’Usurpateur mais communiqué en anglais !
Pas assez accrocheurs sans doute !
Du temps où je préparais « Propédeutique », (Eh ! oui, je suis de ce vieux temps) on exigeait une traduction totale de nos versions. « Cherchez l’équivalent sur le verbe, sur l’adjectif, mais traduisez ! » Telle était la consigne…
N’y aurait-il plus de traducteurs ? Ou plus de budget pour payer des traducteurs compétents ? Ou pense-t-on que tout le monde parle « the fluent english » ?
Ne me dites surtout pas que les Français les comprennent ou qu'ils sont des champions en anglais, ça se saurait. Et que les titres suivants leur sont clairs.
Gardons Lady Bird puisque c’est le pseudonyme que se choisit une adolescente pour contrarier sa mère, mais que dire de : Phantom Thread, Ready Player One, Pacific Rim Uprising, Tomb Raider, Black Panther, Ghostland, Mektoub my love, Call me by your name,Blue, The Rider, The Foreigner, The Disaster Artist, Kings, et de tous ceux qui sortiront bientôt ?
Auriez-vous des idées ?
14:18 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Film, langue | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer
22/03/2018
Pour l’amour de Judith
Les divas suscitent des passions. Les grandes comédiennes cristallisent autour d’elles l’admiration, le respect et l’amour.
Oui, c’est bien de ces sentiments mêlés qu’il est question dans le spectacle Une actrice que signent Philippe Minyana et Pierre Notte au Poche Montparnasse, deux metteurs en scène, deux auteurs contemporains qui entourent Judith Magre de leur ferveur.
Depuis Inventaires (1987) Philippe Minyana écrit pour elle. Pierre Notte veut écrire sur elle, et le livre rêvé qu’elle n’autorise pas encore, il en dessine les grandes lignes, sur scène, avec elle. Il insiste, obstinément, au bord de l’extase.
Elle en rit.
Sa voix sensuelle et grave au grain de pythonisse nous subjugue tous.
Elle règne, souveraine sur ce monde du théâtre dont elle arbore les couleurs. Étole rouge comme le sang, le sexe, les rideaux et les fauteuils, vêtements noirs comme l’esprit libertaire qui l’anime.
Marie Notte ponctue l’entretien de chansons, accompagnée de Pierre. Pour l’amour de Judith, tout est simple, ardent, empreint de béatitude. Les spectateurs en sont charmés, au sens classique du terme.
« Unique au monde » dit Philippe Minyana quand il parle de son égérie. « Unique et belle » dit Pierre Notte qui parle d’elle avec flamme.
L’osmose est si parfaite qu’on peut se demander, qui, du démiurge-auteur ou de la comédienne est la Créature ?
Une actrice de Philippe Minyana, mise en scène de Pierre Notte
Théâtre de Poche-Montparnasse
www.theatredepoche-montparnasse.com
01 45 44 50 21
Du Mardi au samedi à 21 h
Dimanche 15 h
Jusqu’au 20 mai
12:18 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, langue, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, judith magre, philippe minyana, pierre notte | Facebook | | Imprimer
16/03/2018
Bataille d’ego
Entre l’auteur et son metteur en scène, l’entente n’est pas toujours cordiale. Bernard Dort parlait de la « dictature du metteur en scène », Guy Zilberstein, avec Coupes sombres, montre qu’il s’agit souvent d’une « bataille d’ego ». Chacun se croit supérieur à l’autre et veut avoir raison. Qui comprend mieux la fable, de l’auteur qui a écrit le texte, ou du metteur en scène qui organise la représentation ?
L’Auteur (Serge Bagdassarian), ici, se tient, solennel et raisonneur devant la Metteuse en scène (Anne Kessler), gracile, souriante, mais implacable. Il faut procéder à des « coupes sombres ». Un jeune bûcheron (Pierre Hancisse) proteste que la « métaphore sylvicole » est employée à tort, puisque « coupes sombres » désigne l’éclaircissement partiel destiné à ensemencer la forêt, et qu’il faudrait parler de « coupes claires » pour définir la suppression importante que la Demoiselle envisage.
Le terme « coupe réglée » n’est pas évoqué. Dommage !
Déjà révulsé par l’interprétation du décor (cinq bancs de bois pour signifier aussi bien le bloc opératoire que les différents lieux de l’action), l’Auteur se révulse à l’idée de supprimer quoi que ce soit de cette pièce qu’il a mis cinq ans à écrire et qui dure… cinq heures. Il est furieux et vitupère la « canaille subventionnée ».
Nous ne vous dirons pas comment la délicate Metteuse en scène amadoue son intransigeant auteur, mais sachez que le principal bénéficiaire sera le Bûcheron.
Quant aux spectateurs, témoins de l’affrontement, ils en dégustent le brio et la subtilité.
Coupes sombres de Guy Zilberstein
Mise en scène d’Anne Kessler
Théâtre du Rond-Point à 18 h 30,
Du 13 mars au 15 avril
Rencontre-dédicaces avec l’auteur le samedi 24 mars à 20 h
18:15 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, humour, langue, Littérature, Livre, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, culture, poésie, théâtre du rond-point, anne kessler, guy zylberstein, serge bagdassarian, pierre hancisse | Facebook | | Imprimer