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24/10/2011

Théâtre à lire

 

Il existe des personnages romanesques qui vivent au-delà du roman dont ils sont les héros. Bien après leurs créateurs, ils inspirent d’autres auteurs. Certains même traversent les siècles.

Sous la plume de Robert Poudérou, le personnage central de La Chartreuse de Parme, - roman dont l'intrigue commence en 1815,- n’est plus Fabrice Del Dongo, mais la duchesse Sanseverina, et c’est autour d’elle que gravitent les protagonistes de la pièce que le théâtre stabile des Abruzzes lui avait commandée.

La Sanseverina, créée en 1999, a tourné pendant quatre ans en Italie. Parme, Venise, Padoue, Rome, Naples, autant de villes dont les noms nous font rêver.

Autour de la Sanseverina, Poudérou ne garde que Mosca, le Prince, Ferrante et une servante dévouée, Chekina. Et cette femme qui traîne tous les cœurs après soi, n’a qu’un  amour au cœur, celui qu’elle porte à son « enfant chéri », son neveu, Fabrizio.

Fabrizio suit son destin de proscrit secrètement protégé, par sa tante, et la douce Clélia, prisonnière des conventions se sacrifie pour lui.

Prologue, quatre actes, épilogue, il ne manque aucun détail pour que le drame romantique soit merveilleusement reconstruit. Et la langue ? « Conservée, filtrée, caressée, taillée » écrit Gilles Costaz dans sa postface. Elle restitue la « poésie verbale » de Stendhal.

Elle n’a pas encore été jouée en France. Découvrez-la vite !

 

PoudÉrouRobert, La Sanseverina, d’après La Chartreuse de Parme de Stendhal, postface de Gilles Costaz, éditions Orizons diffusion L’Harmattan, 14 €

22/09/2011

" Sans blague ! "

 

 

 

Quelques mesures d’un limonaire le précèdent. Puis Brock entre par la salle, valise à la main et, sur la tête, un drôle de petit chapeau tyrolien à plumes. Il salue les spectateurs « Ah ! C’est toi ! » « C’est nous ! ». Il offre une plume, il grimpe sur scène. Une guirlande de lampes s’allume, comme pour le bal du 14 juillet. Mais ce soir, c’est le « bal d’Obaldia », le roi de la soirée, et le petit homme jovial qui l’ouvre, est un drôle de clown, tantôt Auguste, tantôt clown blanc, en passe de devenir le roi des clowns, comme le célèbre Grock dont son pseudonyme s’inspire.

Brock, nous l’avions entendu d’abord en voix off, bruiteur, complice de Victor Haïm dans La Peau d’un fruit. Puis il enchanta les Fantaisies de Stéphanie Tesson, chaque année, à Versailles et dans des jardins remarquables. Et en juin dernier, il fut le comédien protéiforme de sa revue d’un monde en vrac. Il change de voix, il change de sexe, il change d’époque, de personnages, il est humain, animal, végétal, il est une troupe théâtrale à lui tout seul. « Sans blague ! »

Stéphanie Tesson, pour le festival Obaldia, a cousu des textes choisis de notre Immortel*, et, les a confiés à Brock, pour un florilège poético-naturalo-érotico-caustique. Qu’il soit râleur réactionnaire : « que des manchots ! des impotents ! », mère désabusée, star déchue, aventurier désabusé : « laissez-moi reposer sur le ventre des veuves ! », suborneur de pucelles, petit nègre qu’on « trouvera bien le moyen d’expulser », Brock joue tout avec brio. Et René de Obaldia glissant d’un genre à l’autre avec un anarchisme éblouissant, le maître a trouvé en lui l’interprète idéal.

Presque pas de décor : une table de bistro, une chaise, un porte manteau, Stéphanie Tesson installe et dirige son comédien avec art et simplicité, les lumières de Florent Barnaud donne la tonalité, la musique de Frédéric Ozanne, le tempo.

C’est un début de soirée pour spectateurs gourmets. On peut enchaîner avec Du vent dans les branches de sassafras. Et croire de nouveau que la vie vaut la peine d’être vécue…

 

 

* René de Obaldia a été élu à l’Académie-Française en juin 1999.…

 

Au bal d’Obaldia, florilège de textes de René de Obaldia

Du 21 septembre au 23 octobre

Théâtre du Ranelagh à 19 h, en alternance avec L’Amour à trois

www.theatre-ranelagh.com

01 42 88 64 44

 

25/06/2011

Festival Obaldia

 

 

La rentrée s’annonce talentueuse. Et pas triste ! Du moins au Théâtre du Ranelagh. Catherine Develay qui le dirige, va célébrer René de Obaldia.

Rendre un hommage à un poète vivant ? Avouez que c’est bien plus plaisant pour l’auteur qui avoue : « se griser à sa propre source » ! Depuis qu’il est devenu Immortel, (en 1999) ce diable d’homme a rajeuni. Depuis la saison dernière, il tient l’affiche avec Obaldia sur scène. Une vraie gageure ! Une heure sur les planches à deviser élégamment (et malicieusement) de son œuvre, le regard amusé, le sourire aux lèvres, et, d’anecdotes, en lectures, il nous livre son œuvre. obaldia,théâtre du ranelagh,le douarec,stéphanie tesson,pierre jacquemont,brock

Il participera donc en personne à ce Festival René de Obaldia. Et,  parce qu' il jubile d'être ainsi fêté, il vient voir les compagnies, précise , explique (quand on lui demande), assiste aux répétitions, accepte les propositions, et les metteurs en scène, les comédiens sont tous devenus obaldiens !

Dès le 9 septembre, soyez prêts ! Entrez dans son univers espiègle avec Du vent dans les branches de sassafras où les joyeux cow-boys de Thomas Le Douarec vont prendre les armes contre le chef comanche Œil de Lynx…

Il y aura aussi L’Amour à trois, toujours sous la direction de Thomas Le Douarec. Puis Stéphanie Tesson dirigera Brock dans Au bal d’Obaldia à partir du 21 septembre. Pierre Jacquemont fera chanter Les Innocentines dès le 1er octobre et les Fantasmes des demoiselles à partir du 26 octobre.

Pour compléter ce cycle, le lundi à 21 h, les amis de René de Obaldia, viendront dire, lire et chanter, ce qui n’a pas pu être programmé.

De belles soirées en perspectives ! Qu'on se le dise : Monsieur le Comte est servi !

 

 

 

 

Photo © Lot

 

 

Festival René de Obaldia

Théâtre du Ranelagh

01 42 88 64 44

Du 9 septembre au 19 novembre