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05/12/2011

Maudites initiales

 

 

Les deux « H » sont de toute beauté. L’artiste qui les a dessinées, modelées, sculptées, fondues, a accompli un chef d’œuvre. Elles resplendiront au fronton du collège que le conseil va inaugurer la semaine suivante.

Mais… le nouveau conseil n’est pas d’accord sur le choix du nom : « Heinrich Heine », car il ne fait partie « d’aucune sommité locale ». Il vaudrait mieux le « nom glorieux d’un de nos éminents natifs ». Que faire alors de ces maudites initiales ?

« Je proteste dit l’un. « Je désapprouve », dit l’autre. Le président (Jean-Paul Farré) insiste.

Or, il y en a bien quelqu'un qui est « fils de notre cité »: il s’agit de Heinrich Himmler. Malheureusement, pour certains il est « le plus grand criminel du XXe siècle ». Mais d’autres ne voient en lui qu’une « sorte d’Européen ». Et  puisqu’il faut « affronter notre passé en face », pourquoi ne choisir son nom, puisque ses initiales correspondent à l’œuvre de l’artiste ?

Au nom de la démocratie, on débat, on pèse les actions, prépare les dossiers. Heinrich Heine, poète romantique, ironique, rebelle à l’ordre établi, « géant le la littérature », face à Heinrich Himmler, « témoin d’une époque », et fameux « épistolier » dont les circulaires péremptoires firent un « criminel capital. »

Au cours d’une assemblée extraordinaire, a lieu la lecture comparative du florilège des œuvres !

Peut-on les comparer sans honte ? Sans entonner « le grand chant des renoncements avec lequel on endort les peuples » ? Ceux qui protestaient se tairont vite, d’autant que les autorités de tutelle ratifient les résolutions de la base…

Jean-Claude Grumberg signe une œuvre grinçante, qu’il met en scène frontalement.

Autour de Jean-Paul Farré, s’agitent Salima Boutebal, Olga Grumberg, Joseph Menant, Christophe Vandevelde, pantins d’un consensus blet. Gens médiocres, lâches, imbus de leurs prérogatives, ils se gargarisent de phrases toutes faites, et barbotent dans le marais du conformisme. 

Le ton est celui de la farce, mais dit Jean-Claude Grumberg, « demain, qu’en sera-t-il de notre mémoire qui déjà, semble indisposer un si grand nombre de belles âmes ? » Qu’en sera-t-il lorsque l’enseignement de l’Histoire aura disparu ?

 

 

 

 

 

 

H. H.  de Jean-Claude Grumberg

Théâtre du Rond-Point

www.theatredurondpoint.fr

jusqu’au 24 décembre, 21 h. 

 

 

 

 

 

 

28/11/2011

Retrouver l’enfance

 

Pour Noël, la Comédie-Française offre un Petit Prince aux enfants… et à leurs parents. Merveilleux cadeau !

Aurélien Recoing n’a pas voulu « adapter » le conte, il le fait jouer, tel que Saint-Exupéry l’a écrit, et dessiné.

Le narrateur (Christian Gonon) porte la canadienne de cuir du pilote. Il sera aussi le Renard, comme un double de l’auteur qui suivit un fennec, un jour qu’il était en panne dans le désert de Libye. (Terre des hommes)

On reconnaît la drôle de combinaison ceinturée du petit prince (Benjamin Jungers) qui découvre la Terre et sa longue écharpe qui s’envole. Christian Blanc change de peau dix fois, toujours à vue, et du Roi au serpent, du buveur, à l’allumeur de réverbères, et j’en passe, il accueille l’enfant naïf et ses questions. Suliane Brahim incarne l’élément féminin, la Rose, la fleur, l’Amour.

 Les effets de lumières de Paul Beaureilles enjolivent la scénographie de Muriel Trembleau. La composition musicale de Marie-Jeanne Séréro, et la collaboration magique de Félicien Juttner ouvrent la porte aux rêves de l’enfance.

Car il s’agit bien ici, de retrouver son âme d’enfant, de se redire tout bas les phrases merveilleuse sur l'amour et l'amitié, qui nous ont enchantés, et de célébrer la fidélité à cet auteur qui n’est jamais mort puisqu’il vivait « dans la résurrection. » (Pilote de Guerre).

 

 

 

 

 

Le Petit Prince  de Saint-Exupéry

Studio de la Comédie-Française

Jusqu’au 8 janvier 2012

www.comedie-francaise.org

01 44 58 98 58

Puis au Théâtre de l’Ouest Parisien

 

 

 

 

11/11/2011

Savez-vous ce que vous chantez ?

 

Vous êtes peut-être de ceux qui pensent que les paroles anglaises des refrains qui font des tubes, manquent de poésie, mais vous n’osiez pas le dire de crainte de passer pour ringards. Les Tistics, douze comédiens, musiciens, chanteurs ont osé ! ils jouent Les Franglaises, refrains traduits littéralement, à deviner par le public, pour que la troupe les interprète. Ainsi vous savez ce que vous chantez.

 

Et c’est un vrai moment de plaisir pour les amoureux de la langue et les amis des belles chansons.

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Sept garçons très doués et cinq gigolettes de talent mouillent la chemise et parodient, les Beatles, les Beach Boys, les Platters, Sinatra, Jackson et Compagnie.

 Ils ont de très jolis voix, le sens du rythme et de l’humour !

 

  Attention ! ils ne passent pas tous les jours. Et les horaires aussi changent. Ce serait dommage de les manquer.

 

 

 

 

 

Les Franglaises

par les Tistics

La Pépinière Théâtre

01 42 61 44 16

 

21:50 Écrit par Dadumas dans humour, langue, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |  Imprimer