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11/05/2014

Brassens et ses complices

 

 Théâtre, Comédie-Française, Brassens, Benoit Urbain a réuni tous les copains pour le Cabaret George Brassens : Sylvia Bergé, Éric Génovèse, Julie Sicard Serge Bagdassarian, Hervé Pierre, Jérémy Lopez. Il a aussi amené un contrebassiste (Olivier Moret), et un guitariste (Paul Abirached). Il s’est installé au piano, - qu'il abandonne parfois pour l'accordéon - et les autres, sur des palettes de bois brut, empilées pour un bateau de fortune.

Sous la direction de Thierry Hancisse et dans les lumières d’Eric Dumas, ils vont nous faire entrer dans leurs confidences, nous raconter leurs histoires, nous les chanter. Chaque chanson est une petite comédie, une fable, un souvenir, heureux ou malheureux, que la musique et l’amitié transfigurent.

On n’est pas seul sur ce radeau-là. Les copains reprennent en chœur, en canon, ou partagent les dialogues. Le rythme n’est plus tout à fait celui de Brassens à la guitare, mais devient, par le génie de Benoît Urbain, tango, samba, blues, flamenco, jazz, prière et même… slam !

Sylvia Bergé, en robe rouge incarne toute la sensualité du poète et Julie Sicard sa gracieuse malice. Serge Bagdassarian en a la bonhomie, Hervé Pierre la familiarité, Jérémy Lopez incarne sa rébellion, Éric Génovèse son sens de l’équité. Ils ont l’œil polisson et le sourire espiègle. Tous mêlent l’humour du poète à sa mélancolie, recréant ainsi cette écriture si singulière qu’on disait trop française pour franchir les frontières, mais qui est aujourd’hui traduite en plus de quarante langues et mondialement chantée.

Ce délicat plaisir ne dure qu’une heure mais le moment est tellement jubilatoire qu’on ne voudrait pas quitter Brassens et ses complices…

 

 

 

Photo : © Cosimo Mirco Magliocca

 

 

Cabaret Georges Brassens

Studio de la Comédie-Française

Jusqu’au 15 juin à 18 h 30

01 44 58 98 58

 

 

 

28/04/2014

Radio Trenet

Théâtre, music-hall, Trenet, Attention, nouvel horaire !

à partir du  6 mai 2014


du mardi au samedi à 19h00 - dimanche à 15h00

21/12/2013

Hollywood revisité

 

 

Amis des animaux sauvages, réjouissez-vous, dans El Tigre, il n’y a pas de tigre sur la scène du Rond-Point, mais de bien curieux personnages, venus des mythologies du cinéma et d’un endroit d’Argentine où des « cinéfolles » se perdent dans des chimères hollywoodiennes. Vous vous souvenez peut-être du Baiser de la femme araignée d’Hector Babenco où Molina le détenu  homosexuel réconfortait Valentin le politique torturé, en lui racontant des films de légende. Dans El Tigrela tragédie cède la place à une comédie loufoque chantée (composition musicale de Bruno Coulais)  et chacun est libre d’aimer à sa guise dans ce Hollywood revisité.

Théâtre du Rond-Point, Alfredo Arias, Musique, film, cabaretAlors, pourquoi le tigre ? Alfredo Arias nous apprend qu’il s’agit d’un endroit au Nord de Buenos Aires où, « une quantité d’îlots qui flottent au confluent du Gran Paraná, rivière descendant des Chutes d’Iguaçu jusqu’au Río de la Plata », dessinent la peau d’un tigre en vue aérienne. Là, « se dressent des maisons : type datcha russe, chalet suisse ou petit palais indonésien,  où se réfugie toute une population qui fuit la fièvre chaotique » de la ville, et dit-il, « J’ai su dès ma jeunesse que dans ces maisons de villégiature aquatique s’était établie une communauté de gays qui profitaient du calme et du dépaysement pour se perdre dans des rêveries cinématographiques, en se racontant les films de telle ou telle autre star, les imitant, et jouissant des dernières tragédies des reines du celluloïd. »

Dans la maison de Holy (Carlos CasellaThéâtre du Rond-Point, Alfredo Arias, Musique, film, cabaret qui ressemble à Joan Crawford dans Johnny Guitar), Dark (Denis d’Arcangelo), l’homme « à tout faire qui devient femme pour lui plaire » voudrait rejouer un film de Douglas Sirk. Une créature extravagante, Fatafatale (Alejandra Radano), qui ressemble à la fois à Blanche-Neige et à la Reine de Walt Disney, hante les lieux. Un orage sur le marais dérègle leur projet. Et l’Indienne Tota (Andrea Ramirez) débarque, bientôt suivie de Lana Turner (Arielle Dombasle), « revenue sur terre/pour s’envoyer en l’air », puis apparaît sa meurtrière de fille Lanita (Alexie Ribes), « emmerdeuse » jalouse, et enfin, Vampira (Alejandra Radano) sortie d’une soucoupe volante, tente d’emmener tout ce monde vers d’autres sphères. Mais force reste à l’Argentine…

Théâtre du Rond-Point, Alfredo Arias, Musique, film, cabaretUn quatuor à cordes, deux violons (Christophe Guiot, Elisabeth Pallas) un alto (Françoise Gneri), un violoncelle (Jean-Philippe Audin), accompagne les comédiens-chanteurs dans une scénographie de Elsa Ejchenrand et José Cuneo où les lumières de Jacques Rouveyrollis illuminent les îlots verdoyants de la découverte. Et les costumes de Pablo Ramirez suivent les caprices de ces personnages excentriques.

Femmes de rêves ou travestis authentiques, « dernières de la classe et reines des garces », les personnages se moquent des clichés et des idées reçues pour mystifier et mythifier à loisir.

En cette fin d’année, avec ces comédiens surprenants, ils assument mieux que tous les Pères Noël des Champs-Elysées et on rit plus qu’à Broadway.

 

Photos : © Alejandro Lopez

 

 

El Tigre d’Alfredo Arias

Théâtre du Rond-Point

Jusqu’au 12 janvier

Tel.  01 44 95 98 21 - www.theatredurondpoint.fr