10/05/2015
Les murs magiques
Elle (Aurélia Thierrée) est perdue dans ses cartons. Elle doit partir, quitter les lieux où s’entassent des souvenirs encore vivants. Trier ? Choisir ? Jeter ? Elle en est incapable, et ralentit les deux hommes (Antonin Morel et Jaime Martinez) qui gèrent ce déménagement. Et les objets eux-mêmes désobéissent. L’escabeau s’enfuit. Les cartons décampent…
Alors, commence, pour la sans logis, une errance nocturne entre des immeubles branlants, des passages mystérieux, des escaliers sans marches, des places désertes où la guettent des êtres masqués. Elle grimpe le long des façades, elle s’échappe, elle revient dans un « recommencement continuel. »
Danseuse et comédienne, elle poursuit sa quête dans un univers onirique. « J’aime et revendique ne pas être foncièrement définissable. J’aime le flou de ma situation, parce qu’il me permet plus de flexibilité, plus de liberté. D’ailleurs, je ne reconnais pas toujours celle qui entre sur scène de soir en soir » dit-elle.
Et, des flots de plastique translucide surgissent des monstres pleins de tendresse, des silhouettes inquiétantes, des personnages prodigieux, des choses sensibles. Tous glissent, disparaissent, refluent. Tout bouge, tout se transforme, tout s’éclaire, puis s’obscurcit. Les murs sont magiques, la table surnaturelle, le lit ensorcelé, la cheminée enchantée.
La sensation singulière du rêve éveillé plonge le spectateur dans un monde surréaliste, un fantastique poétique proche de celui de Prévert et Carné, à moins qu’il ne s’agisse de celui de… Chaplin.
Nous vous recommandons ce voyage féérique…
Photos : © Richard Haugton
Murmure des murs conception et mise en scène de Victoria Thiérée-Chaplin
Jusqu’au 23 mai, 21h
Théâtre du Rond-point
01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr
14:46 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, danse, Poésie, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre du rond-point, aurélia et victoria thierrée, fantastique poétique | Facebook | | Imprimer
Pareils à des crapauds
Quatre musiciens s’installent à cour. Puis un couple entre. Lui, (Mathurin Bolze) costume noir et chemise blanche offre son bras à une jeune femme (Laida Aldaz Arrieta)en longue robe blanche. Ils avancent fièrement. Un tour, deux tours, cinq tours. Imperceptiblement, à de petits gestes, des mains repoussées, un tiraillement, un pas de retard, un écart dans la marche, on devine une mésentente. Puis entre l’unijambiste (Hèdi Thabet) avec ses deux cannes anglaises. Il les suit, il les empêche d’avancer en posant ses cannes sur la traîne de la femme. Il pousse la mariée à terre, elle s’accroche à lui, grimpe sur son dos, se traîne après lui, le devance. Les cannes s’envolent, et on ne sait plus qui est infirme.
Étrange et superbe trio où la rivalité amoureuse se déchaîne, se projette, et s’apaise comme un vent qui tombe, tant le désir de réconciliation est plus fort que la pitoyable haine.
Ali Thabet et Hèdi Thabet, qui ont conçu ce spectacle de danse et d’acrobatie, accompagné d’une musique de rébètiko, disent s’inspirer de René Char : « Nous sommes pareils à ces crapauds qui dans l’austère nuit des marais s’appellent et ne se voient pas, ployant à leur cri d’amour toute la fatalité de l’univers. »
Les trois danseurs, les trois crapauds, marchent ensemble, dansent ensemble, pareils à des oiseaux. Ils réinventent la fraternité malgré les différences, malgré les détestations.
Et ils sont magnifiques.
Photos : © Manon Valentin
Nous sommes pareils à ces crapauds qui... / Ali d’Ali Thabet et Hèdi Thabet
Théâtre du Rond-Point
Jusqu’au 23 mai, à 18 h 30
01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr
08:52 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, danse, Musique, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre du rond-point, dnse, musique | Facebook | | Imprimer
08/05/2015
Cultiver son jardin
Les jardins de Chaumont ont ouvert leurs grilles sur les nouvelles installations. Le thème 2015 ? « Jardins extraordinaires, jardins de collection. »
Nous n’avons pas tout vu. En particulier dans le parc historique.
Nous avons commencé par les installations murales d’El Anatsui, artiste ghanéen qui utilise les « matériaux de rebut », étiquette, capsules de bouteilles, emballages d’aluminium, et regardez l’effet moiré de cette tapisserie mouvante… Étonnant !
Puis nous sommes allés à la découverte des « chasseurs de plantes de jardin », avec leurs nuances, la collection bleue,
la collection noire,
les cabinets de curiosités,
le jardin sauvage si bien organisé,
la phytothèque, les mousses,
l'alignement des cactées, la serre des victorias,
les plantes carnivores dans des cages protectrices...
les résineux nains,
les iris… Et tant d'autres, fleurs et plantes, merveilles naturelles pour cultiver son jardin...
Allez-y, c'est splendide !
Jardin de Chaumont-sur-Loire
festival des jardins jusqu'au 1er novembre
www.domaine-chaumont.fr
tél. 02 54 20 99 22
15:58 Écrit par Dadumas dans culture, exposition, Loisirs, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardins de chaumont, nature | Facebook | | Imprimer